Aïn Kihal, chef-lieu de commune et de daïra du même nom, plantée en zone de montagne au sud du chef-lieu de wilaya, n'est pas en manque de chantiers, les uns connaissant un sort enviable, d'autres pas. Avant d'y arriver, après une longue remontée en douceur depuis le piémont sur une dizaine de kilomètres, situé à 2km à peine de Aïn Kihal, l'ancien lieudit Sidi Zeïdour s'est transformé en agglomération secondaire de la commune grâce à la réalisation d'une centaine de logements ruraux en individuel. Sauf qu'il y a problème : l'absence de viabilisation pour ce qui est de l'AEP, de l'assainissement et du raccordement au réseau électrique. Au cœur de l'affaire, le fait qu'au niveau central, pour des raisons de logique du programme de l'habitat s'agissant du rural, on n'accorde de crédits en la matière que pour des lotissements de pas plus de 50 logements en aggloméré. C'est qu'il y a eu des abus, du logement rural pour zone éparse ayant été injecté en urbain dans des agglomérations, des chefs-lieux de communes classés en zone rurale. Le réajustement pour aussi justifié qu'il soit, mais arrivant a posteriori et s'appliquant rétroactivement est ressenti comme une injustice d'autant que les logements à Sidi Zeïdour sont occupés mais sans les commodités nécessaires. Pour parer à la situation, la chef de daïra a réussi à dégager du maigre budget communal une petite cagnotte qui ne pourra pas tout couvrir : «Les directions de l'exécutif ne nous octroient pas grand-chose». Piqué au vif devant le wali, le directeur de l'hydraulique assure avoir soumis à sa hiérarchie une fiche technique pour ce qui est de l'AEP. Quant au directeur de l'urbanisme, il a promis sa contribution à travers un reliquat du programme d'électrification rurale. Au niveau du chef-lieu de commune, 6 projets de construction sont passés en revue. Il y a le chantier des 100 logements LPL en R+4 qui connaît un retard dans les délais de livraison. L'entreprise réalisatrice se plaint de la livraison au compte-gouttes de son quota de ciment par la cimenterie de Béni-Saf : «On vient de me livrer en mars celui de février !» Décision est prise de saisir la cimenterie en matière de priorité. 29 des fameux locaux commerciaux du décrié programme présidentiel, en souffrance depuis le lancement de leur construction en 2008, ont été relancés en février dernier après résiliation du marché passé avec un entrepreneur ayant commis des vices de construction. De 40 m2 chacun, ils devront être livrés dans un délai de 8 mois. Petit souci cependant : comme il est apparu nécessaire de positionner au rez-de-chaussée 15 légumiers qui tiennent quotidiennement le marché en face de ces locaux déjà attribués pour 17 d'entre eux, la daïra doit déchoir trois attributaires. La situation du lycée Akid Amirouche est celle qui a fait couler le plus de salive à Aïn Kihal. Réalisé en situation d'urgence après le séisme de décembre 1999 ayant détruit nombre d'établissements scolaires, il a été victime d'une sommaire étude de faisabilité. Ses locaux administratifs ont subi des dérangements du fait d'un tassement du sol. Les experts du Contrôle technique de la construction (CTC) assurent que l'essentiel du bâti est solide. Le lycée de remplacement inscrit en période de «bahbouha malia», et dont le projet est «gelé» depuis la crise, est jugé superflu. Il suffira, a-t-on jugé, d'obtenir l'inscription d'une étude de réhabilitation et de travaux en conséquence. La direction de l'administration locale a été chargée de faire aboutir le dossier. C'est la solution la plus idoine, d'autant que conçu pour 1000 élèves, cet établissement ne scolarise que 463 lycéens avec une moyenne de 25 à 30 élèves par classe. Mais si le gel du projet de lycée est justifié pleinement, celle d'une école de 12 classes dans un quartier en pleine expansion est une vraie perte. Il se trouve, et le wali en a fait le constat, que la faute en incombe aux autorités par l'absence de suivi sérieux d'un projet datant de 2010. Seule la cantine scolaire à été réalisée à 80% par une autre entreprise qui, elle aussi, l'a abandonnée à l'état de carcasse. 30 logements LPL sur 50 doivent être livrés en mai, soit avec une année de retard. Diverses justifications sont avancées par l'entrepreneur (intempéries, livraison de ciment, la CNL qui n'a pas délivré sa quote-part financière). Au bout du compte, les 30 logements devront être livrés à la fin de l'année au vu de l'avancement des travaux.