A bord, 170 voyageurs, dont une vingtaine de journalistes et 60 véhicules. La cérémonie de départ s'est faite en présence du consul d'Espagne et du wali de Mostaganem, Abdelwahid Temmar, dans une grande ambiance de fête sous un long mugissement de sirènes. A 20h tapantes, tout le monde était sur le pont pour assister à la sortie du navire du port. L'autre beau tableau de ce départ était dessiné par les nombreux curieux rassemblés sur l'avenue qui surplombe la mer. Les flashs des appareils photo s'enchaînaient à un rythme frénétique, illuminant ainsi toute la baie de Mostaganem, et ce, jusqu'à perdre de vue la côte. La nuit enveloppait petit à petit de son manteau noir la rade du port, tandis que nous prenions doucement le large avant que le bateau n'atteigne sa vitesse de croisière. «Le commandant de bord vous annonce l'arrivée de Djazaïr II au port de Valence. Débarquement dans 30 minutes», annonce-t-on. Dans les cuisines, nous avons rencontré le chef cuisinier de bord, Bellal Mourad, qui affirme : «C'est une grande responsabilité, on doit préparer des plats légers, avec une quantité nutritionnelle complète. Car, avec le mal de mer, les voyageurs risquent d'être malades.» Cependant, nous avons constaté que certains endroits que nous avons photographiés étaient dans des états lamentables. Idem pour les sanitaires où douchettes et papier hygiénique sont indisponibles. Une bouteille en plastique crasseuse remplace les vraies commodités, les sièges ainsi que le sol de la cabine de toilette laissent à désirer sur la rigueur de la propreté à bord. Après une nuit de navigation très calme qui a duré plus de 10 heures, le bateau est enfin arrivé, lundi vers 7 heures, au port de Valence. Après avoir fait le tour, nous décidâmes de quitter le bord pour visiter la ville espagnole. Valence, ou Valencia, s'offre au visiteur comme une ville ouverte, plurielle et cosmopolite. Son style de vie méditerranéen se découvre sur ses places et marchés. C'est un vrai plaisir pour les sens, plein de nuances et de contrastes. C'est un véritable comité d'accueil espagnol qui attendait les tout premiers passagers de cette liaison maritime. Responsables, personnalités espagnoles et diplomates algériens ont reçu en grande pompe les officiels à la mairie de Valence. Les voyageurs ont profité de la journée du lundi pour visiter la ville. Le retour s'est effectué dans la nuit de lundi à mardi vers 20 heures. Vers 7h du matin, le navire a accosté au port de Mostaganem. Des ressortissants algériens en France et en Espagne ayant pris part à ce voyage ont affirmé qu'ils attendaient cette liaison avec impatience. «Elle permettra de faciliter l'aller et le retour des immigrés en général», soulignent-ils. D'autres souhaitent l'extension du port et la réalisation d'un grand parc automobile pour éviter toutes difficultés en matière de circulation à l'intérieur et à l'extérieur du port. En attendant la prochaine traversée qui s'effectuera le 17 du mois prochain, cette expérience historique restera sans doute dans les mémoires des premiers voyageurs en général et des habitants de Mostaganem en particulier, comme étant la première traversée Mostaganem-Valence. Quatre navettes mensuelles seront assurées à partir du mois de juin vers Valence, en plus de deux autres vers Alicante à bord de car-ferry de 1300 places et 300 véhicules. Les tarifs sont fixés à 20 820 DA en fauteuil, 23 420 DA en couchette, 34 720 DA en cabine et 33 000 DA pour le véhicule. Le DG du port de Mostaganem nous a déclaré que les travaux pour la réalisation de la gare maritime sont à un taux d'avancement de 25% à présent et tout sera prêt au mois de juin.