Les nouveaux programmes scolaires s'attelleront à introduire des éléments référentiels de l'identité algérienne dans toutes ses dimensions, actuellement marginalisée. C'est ce qu'a expliqué hier la ministre de l'Education nationale qui a réuni les directeurs de l'éducation dans le cadre d'une journée d'information sur la deuxième génération des programmes. Les nouveaux livres scolaires, comprenant un manuel unique pour les première et deuxième années primaires (un pour les matières littéraires et un autre pour les scientifiques) et ceux de la première année moyenne seront utilisés dès septembre prochain, a annoncé Mme Benghebrit, indiquant que le cahier des charges pour la conception de ces ouvrages impose que 80% du document soient puisés du patrimoine national. Autrement dit, explique la ministre, les auteurs nationaux, les sites archéologiques, les personnalités historiques seront introduits : «Il faut que l'identité nationale, à travers ses différentes dimensions, retrouve sa place dans ces nouveaux supports.» «Le Conseil d'homologation des manuels veillera au respect de cette directive tout au long du processus», souligne la ministre. Les détails concernant les contenus changés seront expliqués et présentés lors des ateliers que le ministère prévoit d'organiser au profit des inspecteurs et des enseignants mais aussi avec les médias. La campagne d'information débutera le 31 mars, a fait savoir Mme Benghebrit. Lors de son intervention devant les directeurs de l'éducation, la ministre a rappelé les raisons ayant motivé la révision de ces programmes. Le manque de qualification professionnelle des enseignants, l'amalgame entre l'évaluation et le contrôle, ainsi que le souci de passer de la réalisation quantitative à celle qualitative sont autant de facteurs énumérés par Mme Benghebrit. Concernant le concours de recrutement de plus de 28 000 enseignants, prévu fin avril, Mme Benghebrit a souligné que son département a réquisitionné 700 centres à travers tout le pays pour le dépôt des dossiers. A une question sur la menace de démission collective et de boycott du concours de recrutement par les enseignants contractuels, qui contestent le fait qu'on ne prenne pas en compte l'expérience dans le domaine, la ministre a assuré qu'aucune personne n'a été lésée, d'autant que le secteur, a-t-elle dit, leur a donné la chance, au cours des deux dernières années, d'être recrutés sur la base du diplôme. Le boycott du concours de recrutement reste un «choix personnel», a estimé la ministre, appelant les concernés à faire prévaloir la raison. La ministre de l'Education a, par ailleurs, annoncé la tenue, aujourd'hui, d'une réunion de haut niveau avec le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique en vue d'adapter le nombre des diplômés des Ecoles normales supérieures aux besoins du secteur jusqu'en 2030 et de définir le nombre d'ENS à ouvrir ainsi que les spécialités et les niveaux requis.