En grève de la faim depuis plus de quinze jours, plus d'une dizaine de syndicalistes et de salariés de l'entreprise MABEL de Sidi Bel Abbès, spécialisée dans la confection de produits en cuir, ont catégoriquement refusé, hier, la suspension de leur mouvement de protestation auquel a appelé la direction générale, et ce, jusqu'au paiement de la totalité des arriérés de salaire. Selon le secrétaire général de la section syndicale, le groupe Leather Industry, qui a débloqué un montant de 2 200 000 DA en faveur de l'entreprise au titre des arriérés de salaire, un montant couvrant jusqu'à trois mois de salaire (avances déduites), a demandé, par le biais d'une correspondance officielle « la suspension de la grève de la faim déclenchée depuis la mi-septembre ». L'offre en question demeure en deçà des revendications soulevées par l'ensemble du collectif qui, faut-il le rappeler, vit dans une situation de précarité insoutenable. Traînant une dette faramineuse qui s'élève à 24 milliards de centimes, l'entreprise s'est retrouvée pour ainsi dire dans une situation peu enviable. « Il est difficile de redresser la situation sans un appui financier conséquent et l'intervention des pouvoirs publics auprès de la CNAS, des impôts et de l'OPGI », s'accordent à dire des syndicalistes de l'entreprise. Craignant la fermeture pure et simple de cette entité économique dont le savoir-faire en matière de fabrication et de confection de produits en cuir est amplement reconnu par les différents opérateurs du secteur, le personnel a, à maintes reprises, sollicité les pouvoirs publics pour sauvegarder les 74 emplois restants. Pour les travailleurs, la mesure la plus urgente réside dans le règlement des arriérés de salaire (seize mois de salaires au total), le déblocage de l'approvisionnement en matières premières et le maintien de l'activité.