La présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Nkosazana Dlamini-Zuma, ne briguera pas de second mandat et quittera son poste à la tête de l'organisation panafricaine en juillet. «Nkosazana Dlamini-Zuma n'a pas présenté de candidature», a indiqué hier son porte-parole, Jacob Enoh Eben, sans toutefois motiver les raisons de ce départ. En Afrique du Sud, cela fait toutefois des mois que les spéculations vont bon train. Nkosazana Dlamini-Zuma, 67 ans, viserait la présidence de l'ANC, le parti au pouvoir qui doit élire son nouveau leader l'année prochaine. Elle viserait également la présidence du pays, remplaçant ainsi son ex-mari, Jacob Zuma, empêtré dans une série de scandales. Mme Dlamini-Zuma a été la première femme à accéder à la tête de l'UA. Elle avait été élue pour quatre ans en juillet 2012. Elle l'avait emporté face au président sortant de la Commission, le Gabonais Jean Ping, après une intense opération de lobbying de son pays. A la présidence de la Commission, Mme Dlamini-Zuma, une militante issue de la lutte contre l'apartheid, s'est notamment distinguée par le lancement d'un vaste projet de transformation de l'Afrique baptisé «Agenda 2063». Qui remplacera Nkosazana Dlamini-Zuma à la tête de la Commission de l'UA ? L'élection à la présidence de la Commission se tiendra en juillet, lors du sommet de l'organisation panafricaine à Kigali, au Rwanda. Les candidats avaient jusqu'à jeudi soir minuit pour soumettre leur candidature. C'est aussi lors de ce sommet que seront désignés l'adjoint de son successeur et les huit commissaires de la Commission. L'UA ne dévoilera officiellement les noms des candidats retenus qu'à la mi-avril. Différentes sources soutiennent cependant que la SADC se serait déjà accordée sur une nouvelle candidature : celle de la ministre des Affaires étrangères du Botswana, Pelonomi Venson-Moitoi. Le ministre algérien des Affaires étrangères et ancien commissaire de l'UA pour la paix et la sécurité, Ramtane Lamamra, est également présenté comme un «possible successeur» de la Sud-Africaine. Contacté hier, le ministère algérien des Affaires étrangères n'a ni confirmé ni infirmé l'intention de l'Algérie de soutenir la candidature de M. Lamamra. Dans tous les cas, la presse sud-africaine rapporte que la décision de Nkosazana Dlamini-Zuma de ne pas briguer un deuxième mandat a provoqué le mécontentement de la région. Les leaders de la SADC estiment que leur région risque de perdre la présidence de la Commission quatre ans plus tôt que prévu.