Tous les projets d'aménagement du littoral des Sablettes et de Bab El Oued, dans la capitale, seront livrés en 2017, a indiqué le directeur régional centre de la Méditerranéenne des travaux maritimes (Meditram), Yassine Kharoum. Meditram a été désignée pour l'exécution du projet des Sablettes en 2012 et une partie des ouvrages a déjà été livrée en 2014, alors que la totalité du projet — auquel 19 milliards de dinars sont alloués — le sera en novembre 2017, a-t-il précisé. Sur le chantier des Sablettes, les ouvriers qui manipulent des engins de chantier, pelleteuses et grues, s'activent dans un nuage de poussière afin de faire avancer les travaux d'aménagement, en installant notamment d'énormes blocs de béton pour combler les cent derniers mètres de ce que sera la nouvelle jetée. Rappelons que les travaux d'aménagement des Sablettes s'étendent de l'embouchure de l'oued El Harrach jusqu'à la station de dessalement d'eau de mer d'El Hamma, sur 4,5 km. Le projet concerne également l'extension vers la mer sur une largeur de 80 à 100 m, comme il comporte aussi des jetées et des épis pour sécuriser le littoral. Le projet représente de nombreux avantages économiques et sociaux pour la capitale, car la jetée sera accostable pour être utilisée dans les transports maritimes dès qu'elle sera livrée, l'année prochaine. Outre ces aménagements, la promenade des Sablettes sera dotée de six restaurants répartis sur les 4,5 km, dont deux seront achevés et livrés cet été, alors que les autres sont en cours de réalisation. D'autres ouvrages dédiés à la détente des familles algéroises et des visiteurs seront réalisés, et ce, en extension des infrastructures déjà existantes dans le cadre de l'aménagement du littoral visant à moderniser la ville d'Alger. La deuxième jetée est en cours de réalisation et s'étend sur 750 mètres linéaires. Elle sera accostable pour les petites et moyennes embarcations. Une digue de 210 m a été réalisée. Elle permettra la création d'une plage de 2 km sur le côté ouest. Les critères de protection de l'environnement sont intégrés dans le projet. S'agissant des blocs de quai et des blocs cubiques rainurés utilisés pour la protection des ouvrages maritimes, ces derniers sont fabriqués dans une plateforme à Réghaïa pour ne pas polluer le site avec l'installation d'une centrale à béton. Trois millions de tonnes de matériaux de carrière, tout-venant et enrochement ont été utilisés jusqu'à présent pour diverses réalisations. Une piste cyclable, une autre piétonne, plusieurs transversales et une esplanade ainsi qu'une promenade en pavés de 3,5 km, une jetée de 420 m et un parking ont été réalisés. Concernant le projet de Bab El Oued, M. Kharoum a expliqué qu'«il nécessite 3 milliards de dinars pour réaliser trois ouvrages maritimes et parvenir à la création de piscines et de bains naturels». Parmi les ouvrages totalement achevés, citons un brise-lame de 210 m et l'épi est de 220 m réalisé à 80% (à côté de la piscine El Kettani). L'une des piscines est déjà réalisée et les travaux de la deuxième sont entamés. Les projets en cours concernent aussi la protection du rivage, l'aménagement de ports, les épis et les jetées de protection ainsi que les rempiétements des quais. Des travaux de préparation de quais et de digues et ceux de protection des falaises et de création de quais sont aussi en cours dans d'autres régions de la capitale : Aïn Taya, Surcouf, Tamentfoust, Raïs Hamidou, Palm Beach et Zéralda. Un endroit féerique Une partie de la promenade des Sablettes a été ouverte au public. Les familles algéroises peuvent, le temps d'une virée dans cet espace féerique, s'adonner aux plaisirs de la randonnée sur des allées piétonnières agrémentées d'arbres et de gazon. Des fleurs, des palmiers et des arbustes ponctuent l'itinéraire des promeneurs, qui tantôt se tournent vers la grande bleue pour contempler les eaux du large et respirer l'air marin qui souffle sur la grève, tantôt vers les carrés de végétation ornés de baliveaux et d'herbes vertes. Les enfants occupent les espaces dédiés au sport. Ils s'adonnent aux distractions qu'offrent les structures sportives du lieu. Les terrains de basket-ball et de handball grouillent de sportifs amateurs. Les enfants en bas âge, quant à eux, occupent par dizaines les espaces de sable pourvus de toboggans, de balançoires et autres équipements de puériculture. Des enfants font du vélo dans un espace grand comme quatre terrains de football. Du tricycle au vélo de compétition en passant par la trottinette, la place est occupée dans ses moindres recoins par les cyclistes. Des collégiens font du jogging. Par groupes de plusieurs coureurs, ils atteignent les limites de la promenade, puis font le trajet en sens contraire. La sécurité est assurée par une armada d'agents et de policiers qui sillonnent l'endroit. Ils veillent à la sécurité et au bien-être des promeneurs et de leurs enfants. Des femmes, des enfants et des mères de famille, assis sur l'herbe tendre, déploient des nappes pour des pique-niques improvisés. Des groupes de personnes sirotent le thé autour des palmiers. Une atmosphère joviale se dégage de ces lieux animés par les rires des enfants, les cris des mouettes et le bruit des vagues qui viennent se jeter dans les bras du rivage. Qui aurait pensé qu'un jour, cette fraction du littoral fréquentée naguère par les marginaux et des sans-abri deviendra un immense jardin.