Le directeur en charge du secteur de l'éducation à Constantine avait affirmé lors de sa rencontre avec la presse, tout au début de la rentrée scolaire, que des dispositions sérieuses ont été prises pour contenir toutes formes de violence aux alentours des établissements scolaires. Des mesures ont donc été retenues pour éviter à nos garnements de se faire molester au sortir des écoles. Cependant, et depuis ces déclarations de bonnes intentions, la réalité reste toute autre, elle vient révoquer tout l'arsenal de décisions pour lesquelles ont opté les services de l'éducation. Les instructions du wali à ce sujet ne semblent pas trouver l'écho souhaité, puisqu'elles restent inefficaces. Cette situation ne manque pas d'inquiéter les parents d'élèves qui n'ont pourtant pas eu de cesse d'alerter à chaque fois les autorités et les responsables sur le peu de cas porté à cette problématique. En effet, les enseignants autant que les élèves sont la cible de voleurs à la tire ; ils n'échappent pas à des agressions souvent à l'arme blanche. Les alentours des lycées restent également l'endroit privilégié des dealers de drogue et autres psychotropes, de petits malfrats, de délinquants… La sécurité aux abords de tous les établissements de l'enseignement jusqu'au palier supérieur n'est en aucune manière assurée, les enceintes de ces lieux ne sont franchies — et avec quelle célérité ! — par les services de sécurité que lors des grèves d'enseignants ou d'élèves, et c'est seulement après coup que des drames arrivent, — n'y a-t-il pas eu mort d'homme ? —, que ces services interviennent, et qu'enfin ceux en charge de cette mission haussent la voix pour condamner ces actes. Dernièrement, ont eu lieu des saccages à la cité universitaire du 8 Novembre 72, dite communément du 8/11, une agression au couteau d'un enseignant du lycée Hihi Mekki, le « molestage » d'une jeune lycéenne à l'entrée du même établissement… De tels incidents très graves et bien d'autres signalés presque au quotidien sont la preuve d'un malaise profond rendu plus terrible encore par la sous-estimation de son ampleur affichée par l'ensemble des intervenants, et ils sont nombreux. Si une concertation, la plus large possible, est préconisée pour endiguer ce « phénomène », l'urgence, quant à elle, et pour lever les risques sur ces abords, dicterait tout bonnement de poster en ces lieux une brigade spéciale dûment entraînée, sinon il se pourrait qu'il vienne à l'idée d'un parent déjà traumatisé d'envoyer son gamin rejoindre l'école armé jusqu'aux dents. Le trousseau scolaire à ce moment risque de s'acquérir non plus auprès des libraires, mais dans des armureries.