Photo : S. Zoheïr De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi L'insécurité aux alentours des établissements scolaires n'est pas issue d'un pur hasard. Elle est cumulée par un bandage des yeux et un laxisme affiché par les responsables du secteur qui se délestent de cette tâche en la cadrant dans un contexte de sensibilisation loin des actions menées sans répit sur le terrain scolaire. Depuis, ce dernier est affecté par la consommation de tabac et parfois par son substitut précurseur des violences, d'où l'apparition de phénomènes d'insécurité auxquels il faudrait ajouter l'errance de quelques malades mentaux sans contrôle routinier près des écoles. En l'absence d'un véritable plan de lutte contre les fléaux à proximité des établissements scolaires, bon nombre d'élèves d'âge précoce étrennent leur première cigarette sous les yeux des passants, pour la plupart des enseignants. Mieux, avant de rejoindre le portail de l'école, des fumeurs tirent leur dernière bouffée de nicotine devant des adjoints de l'éducation qui ne peuvent, malheureusement, intervenir dans la zone extérieure pour empêcher la propagation de ce phénomène observé aussi aux alentours de l'ensemble des collèges et des lycées de la circonscription. Ces scènes, souvent, défilent sous les yeux des responsables de l'éducation dont la direction avoisine pas moins de 4 établissements (au Coudiat). L'approvisionnement en cette matière nocive se fait tout près des établissements. Lors des séances matinales, on constate des vendeurs se choisir un bon emplacement pour écouler à «la pièce» des cigarettes aux élèves, notamment les collégiens et les lycéens souvent accoutumés à la cigarette. Un autre problème est généré par la distribution en douce de psychotropes et de drogue, ce qui dépasse amplement le caractère du moins «toléré» de la cigarette puisque ces derniers produits sont loin d'être des sources de «self-control», ce qui occasionne des désagréments aux abords et même dans les écoles. Un cas de vente de cette matière assassine remonte à 2007, lorsque dans l'une des communes de la wilaya, deux adolescents appartenant à des classes de 7e et de 9e se font surprendre par des agents en possession de cannabis. C'est dire que nos écoles sont gangrenées par ce phénomène assez «in» pour les élèves qui ignorent, cependant, sa répercussion immédiate sur leur santé et sur le bien-être de leur entourage. En matière de consommation de tabac, une récente étude menée en collaboration avec les associations de parents d'élèves révèle que près de 38% des élèves en consomment. Un taux révélateur de la mauvaise santé des établissements appelés à renforcer leur campagne de sensibilisation et de fouille en cas de suspicion. «Nous menons des séances de sensibilisation en collaboration avec les médecins pour alerter les élèves sur les dangers de la consommation de tabac sous toutes ses formes», dira un adjoint de l'éducation d'un lycée de Constantine. Par ailleurs, la même source affirme que la rigueur à l'intérieur des établissements scolaires est de mise et point de pardon aux élèves qui récidivent. La sanction intervient après que les tentatives de raisonnement eurent échoué. Des psychologues sont, parfois, appelés à écouter les cas les plus délicats. La sécurité des écoles passe inéluctablement par des opérations de fouille inopinées. A ce sujet, le premier responsable de la ville a mis l'accent sur la nécessité d'opter pour des opérations quasi permanentes afin de pallier d'éventuelles déconvenues. On se souvient, également, qu'à la veille de la rentrée scolaire, il a exhorté les responsables du secteur «à être vigilants» comme il a laissé entendre que le service d'ordre devrait intervenir pour permettre un bon climat au niveau des écoles. Toutefois, les vendeurs de cigarettes se collent parfois au seuil des établissements. Elèves et… enseignants donneurs de leçon se trouvent par moment face à un seul vendeur. Sur un autre chapitre, on avancera que l'école du 21e siècle a coïncidé avec des technologies de pointe assez performantes. Par le passé, des salles de jeux électroniques furent squattées à la fin des cours par des élèves accros. Ces commerces intelligents par leur emplacement stratégique, pas trop loin des établissements, ont fait le «bonheur innocent» des élèves tout en remplissant les caisses. La révolution Internet vient balayer la plupart de ces aires de jeux. Le danger surgit par overdose pour les scolarisés en l'absence d'un contrôle de routine aux cybers. Les internautes se trouvent ainsi plongés dans un monde auquel ils n'appartiennent pas pour l'heure, ce qui pourrit leur cursus. A vrai dire, l'insécurité ne frappe pas uniquement par son aspect physique. Elle devra être pensée dans sa globalité : prévention, sensibilisation, prise en charge et répression. Pour ce faire, le premier secteur sollicité à sortir ses griffes est la direction de l'éducation qui doit balayer davantage devant ses écoles minées par des comportements engendrés par les fléaux susmentionnés. En aucun cas, le fardeau de la déroute ne doit être porté par les parents d'élèves ou les associations dont la latitude est astreinte par la direction. Ajoutez à cela la modeste contribution de la direction de la santé et de la population en matière de sensibilisation. La prévention ne se fait pas in continuo et cède sa place aux responsables des écoles qui veillent à l'organisation de rencontres dans la concordance en vue de convaincre les élèves des deux sexes en «accoutumance et turbulents». Mais, pour le reste, estime-t-on, ce n'est pas du ressort du directeur d'un quelconque établissement de «prendre en charge» les malades mentaux errants et venant faire le pitre dans le milieu scolaire avant que sonne la cloche des cours. Ainsi, la DSP et les services de l'ordre sont interpellés pour «ramasser» ces personnes malades mentales et assainir le climat d'insécurité qui ronge en silence le milieu scolaire. Il est également question, souhaitent les associations de parents d'élèves, d'éloigner -ou d'éradiquer- les étals à cigarettes où se vend le tabac en vrac afin de minimiser la tentation des élèves encore novices. Heureusement que les officines restent éveillées pour la vente des psychotropes. «Sans prescription claire et identifiée, aucun produit de ce genre n'est cédé», avouera un pharmacien souvent assailli par des jeunes en quête de «drogue médicale». Sur ce point, la directive étatique semble être perçue comme il se doit par les pharmaciens au risque de se voir baisser leur rideau. Ce qui minimise, voire anéantit, une partie importante de la consommation des psychotropes en milieu scolaire. En conclusion, le volet «sécuritaire» dans les écoles de la wilaya et même à l'échelle nationale requiert une implication synergique de toutes les parties : élèves, académie, sécurité et DSP par leur action de sensibilisation. Et, par-dessus tout, le «guet» permanent assuré par le service d'ordre aux alentours des établissements scolaires.