Il ne se passe pas une semaine sans qu'une embarcation sommaire venant d'Afrique accoste sur l'île, débarquant des centaines d'immigrants clandestins. L'île touristique, qui attire une clientèle huppée, est la plus proche terre entre l'Europe et l'Afrique. Le week-end dernier, quelque 650 immigrants sont arrivés à Lampedusa à bord de deux embarcations successives, alors que le centre d'accueil de l'île, chargé des premiers soins et contrôles de police, prévu pour 200 personnes, était déjà saturé. Lampedusa n'est qu'à 138 km de la Tunisie et à 300 km de la Libye. Proche de la Sicile, Lampedusa est devenue la destination privilégiée des immigrants clandestins. En quelques mois, plusieurs milliers d'entre eux ont débarqué sur l'île. En plus du nombre impressionnant des immigrants, les Italiens découvrent que leur gouvernement relâche les candidats faute de places dans les centres de rétention. Près d'un millier de personnes ont débarqué en tout, le week-end dernier, en Italie en comptant l'arrivée d'une troisième débarquement à Syracuse de 130 personnes venant de Somalie et de l'Erythrée. Samedi soir, la police italienne a arraisonné un bateau de pêche avec à son bord 480 hommes. Tous se sont présentés comme Palestiniens, mais une rapide enquête a permis aux policiers de détecter leurs origines : Egypte et Afrique du Nord. Fait exceptionnel : il n'y avait aucune femme parmi les immigrants. L'ampleur des arrivées a contraint les autorités à organiser une évacuation d'urgence du plus grand nombre possible d'immigrants vers des centres de rétention temporaires. Plusieurs dizaines de clandestins ont été relâchés à Augusta en raison de la saturation du centre d'accueil local. L'Italie et la Libye, pour enrayer ces traversées illégales et dangereuses du canal de Sicile, multiplient les accords de coopération. Des patrouilles communes le long des côtes libyennes doivent commencer ce 16 septembre. En revanche, l'idée lancée par l'Italie d'ouvrir des camps de réfugiés en Libye semble avoir été provisoirement abandonnée.