Mourad Khan est ce comédien qui crève le petit écran depuis le début du mois de Ramadhan sur l'ENTV dans la caméra cachée. Un piégeur d'invités au talent avéré. Mourad Khan, le “piégeur” crève le petit écran en ce ramadhan... Oui, j'ai piégé beaucoup de monde en terme de divertissement. Vous êtes heureux... C'est un grand honneur pour moi. Je l'ai fait avec l'amour du métier. Et puis, c'est un travail d'équipe. Vous attendiez-vous à un tel succès ? Je vais vous raconter une anecdote. Cela c'est passé dans le studio de la radio(où ont été piégées les “victimes”). Avec tout mon respect, moi je chique. Djaâfar Gacem, le réalisateur, a été tellement marquée par cette image de moi de quelqu'un “accroc” à la chique qu'il en a fait un rêve. Et de qui rêve-t-il ? Kim Bassinger, l'actrice américaine, en train de...chiquer. Djaâfar lui a demandé : Toi, t'es comme Mourad (Khan). Elle lui répondra affirmativement. Le lendemain, Djaâfar me relatera ce rêve. Wallah, c'est un rêve. Vous voulez dire un rêve prémonitoire... Oui, j'ai dit à Djaâfar : Tu verras ça fera un tabac ! Votre jeu de rôles de comédien y est pour beaucoup...Vous avez su provoquer des émotions, des réactions, des effets gags inattendus... Absolument, il y a un jeu d'acteur. Il faut être crédible. Il faut camper le personnage choisi pour piéger la victime. Le déclic s'opère à la première seconde de la réaction de l'invité-piégé. C'est bon, c'est parti...Par exemple, en jouant la star devant le comédien Hassen Benzerari, cela a bien marché. Je l'ai ignoré et toisé. Il a réagit tout de suite “ses narines se sont dilatées”. La mayonnaise avait aussitôt pris. Que Dieu me pardonne ! Je respecte beaucoup Hassen Benzerari. Les téléspectateurs ont vu des “épisodes” rocambolesques et abracadabrants où vous avez créé un vent de panique dans le studio et la peur-panique chez le piégé. Avez-vous hésité, à un certain moment, d'arrêter pour épargner l'angoisse ou l'hostilité de l'invité ingénu ? Oui, avec certains. Des fois, il a fallu arrêter complètement la mise en scène de la caméra cachée.Cependant, il y a des moments où je pousse “le bouchon plus loin” quand je sens que le piégé n'est pas encore tendu. Mais pour vous dire, avec la chanteuse et comédienne Asma Djarmoune, l'équipe était obligée d'arrêter après demie heure d'enregistrement. Elle s'est heurtée à la porte. Son coeur allait lâcher. Est-ce que vous avez appréhendé le passage d'un invité ? Oui, Beyouna. J'appréhendais sa réaction. Parce que je croyais qu'elle était difficile à piéger et qu'elle me démasque. Je lui ai dit deux, trois mots et elle à commencer à réciter le Coran. Mais sincèrement, j'avais peur d'elle. Mourad Khan, “le piégeur”, a donc le trac... Je vais vous faire une confidence. Je vous jure que dès que je m'installe dans le fauteuil du plateau, je tremble. J'ai terriblement le trac. Djaâfar Gacem me rassure en me disant : Tu peux le faire, je te fais confiance ! Cette caméra cachée a dévoilé le profil humain des piégés poussés dans leurs derniers retranchements, à l'image de l'actrice Aïda. Un grand moment de télévision et d'émotion... Aïda était d'une grandeur ! Maintenant, Aïda es plus que jamais respectée pour sa générosité. Aïda n'a pas pu retenir ses larmes et contenir son chagrin malgré la fin du piège... Justement, ça s'est terminée par une grande émotion. Vous savez, j'ai pleuré de vrai car Aïda m'a très ému. Je ne pouvais pas mentir. Je suis père de quatre enfants. Djedou Hassen et vous, une grande complicité. Il est complètement entré dans le jeu en tant qu'actant et acteur piégeur... Djedou Hassen est le pivot de la caméra cachée. Il est dans son milieu ambiant. Il a plus de 15 ans dans la radio. C'est Djedou Hassen qui reçoit le piégé, le prépare moralement et psychologiquement à l'interview de l'émission, le présente au directeur de la radio chaîne1, Mohamed Chellouch... Et à propos du mécontentement des gens d'El Bayadh que vous avez taquinés... Je vais vous dire. Dans l'improvisation, vous ne pouvez pas vous contrôler. Je respecte tous les gens d'El Bayadh comme ceux des autres régions de mon pays. Dans le dialogue j'ai dit : Incha Allah on va vendre le quota des poules. Et les poules que donnent-elles ? Elles donnent des œufs(baydh). Incha Allah on va à El Bayadh ! Donc, homonymie de baydh et Bayadh a créé une confusion. Vous faites du théâtre... Oui, c'est la toute première fois dans ma vie que je fais du théâtre. Je joue dans une pièce intitulée Aâlamt istifham (Point d'interrogation) au sein du Théâtre Mohamed Lyazid. Le scénario est Imad Djazaïri et la mise en scène est signée Hamadi. Nous sommes cinq comédiens sur les planches. Nous donnerons une représentation le 18 octobre au TNA. Pour moi, une nouvelle étape dans ma vie professionnelle. Et le public a bien accueilli cette pièce. Mourad Khan s'est fait un nom... C'est facile de monter. Mais très difficile d'y rester. Le plus important, c'est de ne pas changer et de rester le même. Aussi, je tiens à remercier et saluer tous les artistes que nous avons piégés de la caméra cachée. Cela a été un plaisir et un honneur pour moi de les avoir côtoyé. Je passe un grand bonheur à la famille Khan, le public algérien, les gens de la Cité 532 logements El Aâlia, de Cinq Maisons, de Belfort, de la rue Larbi Ben M'hidi, de Bab El Oued et ceux de la rue de Talleurs, mon ancien quartier.