Un documentaire diffusé sur France 5 nous apprend que George W. Bush n'avait jamais quitté les Etats-Unis avant d'en être le président élu. Il ne connaissait que le Texas et l'Etat du Maine où il passait ses vacances familiales. Issu d'un milieu de politiciens fortunés, George W. Bush n'avait jamais été tenté par son père qui avait été président des Etats-Unis. Il préférait de loin mener une vie de fêtard qui le fera connaître comme pour son addiction à l'alcool. Ce qui ne rentrait pas dans la tradition familiale : les Bush avaient toujours eu l'ambition politique chevillée au corps. Le grand-père du président, Prescott Bush, avait donné le ton en se faisant élire, dans les années cinquante, sénateur républicain du Connecticut. Il était parvenu à cette charge malgré un passé pour le moins ambigu. Le grand-père de George W. Bush avait entretenu des liens très forts avec les nazis allemands établis aux Etats-Unis, plus particulièrement encore avec l'un d'entre eux, Feitz Thyssen, qui avait nommé Prescott Bush à la tête de l'Union Banking Corporation, un établissement financier dédié à l'Allemagne en guerre. Les adversaires de Prescott Bush qui appelaient ce dernier le banquier américain d'Hitler laissent entendre que sa collaboration avec les nazis lui avait permis d'amasser une fortune colossale. En fait, les Bush avaient toujours été des gens immensément riches et la Seconde Guerre mondiale avait sans doute accru leur fortune. Cela aidera à la carrière de George Bush père lorsqu'il se lancera dans la politique. Il succédait à son propre père qui avait pu tisser un réseau très efficace dans la famille des Républicains, au point de devenir l'un des proches du président de l'époque, Eisenhower, dont le rôle, pendant la guerre, est connu. Prescott Bush meurt en 1972 à l'âge de 77 ans. Sans doute ne pensait-il pas qu'il serait à l'origine d'une lignée de présidents américains. Les Bush père et fils constituent un exemple presque inédit, car ils ont exercé leurs mandats respectifs à très peu d'années de distance. Mais si la détermination de conquérir le pouvoir était une prédisposition chez le père, elle serait le résultat d'une illumination chez le fils qui annonce qu'il a reçu la mission divine de diriger les Etats-Unis. Non seulement les Américains ont cru George W. Bush, mais ils ont vu en lui une espèce d'ange exterminateur venu terrasser les ennemis des Etats-Unis. Très vite pris en charge par les intégristes catholiques américains, George W. Bush fait de la religion un pilier de son gouvernement. Il se glisse lui-même bien volontiers dans le costume du prédicateur fulminant qui se répand en imprécations sur ceux qui s'écartent du droit chemin. Dans le pur style des télévangélistes, le président américain se lance régulièrement dans des prêches incendiaires contre les ennemis de l'Amérique. A mesure que George W. Bush multiplie les interventions télévisées, le nombre des ennemis qu'il entend éliminer croît sans cesse. Persuadé par ses conseillers que la guerre préventive était le salut de l'Amérique, George W. Bush n'hésita pas donc, en 2003, à agresser et à envahir un pays souverain, l'Irak, sans donner la moindre preuve que son intervention était justifiée. Ce sont des personnages tels que Paul Wolfowitz ou Richard Pearl qui ont dessiné cette voie agressive en parvenant à convaincre George W. Bush que le monde musulman avait pris le relais du bloc soviétique après que celui-ci s'est effondré. Cette vision belliciste est confortée par le discours millénariste des intégristes catholiques américains qui ont persuadé le président américain que le salut de leur âme dépendait de la sauvegarde d'Israël, considéré ni plus ni moins comme un Etat américain qu'il fallait soustraire au péril musulman. Les intégristes catholiques américains sont présents à la Maison-Blanche et au Pentagone où ils pèsent lourdement sur les stratégies de l'Amérique dans le monde et plus singulièrement encore son comportement par rapport à l'Islam après les attentats du 11 septembre 2001. Réélu pour un second mandat, George W. Bush entrera dans l'histoire comme le président américain dont l'image est associée au mot croisade. Il incarne pour beaucoup d'Américains, 60 millions selon le documentaire vu sur France 5, le triomphe d'un monde qui sera chrétien, donc Américain, ou ne sera pas.