Le monde entier est sous le choc. Le rival de Michael Jackson, le King of pop, Prince, la légende, l'auteur de hits planétaires tels que Purple Rain, Little Red Corvette, Raspberry Beret, ou encore Kiss, le Kid de Minneapolis (Minnesota, USA) est mort, prématurément, à 57 ans, alors qu'il y a une semaine il sautait sur scène à Atlanta (Géorgie). Il a été retrouvé inconscient dans un ascenseur dans ses studios d'enregistrement de Paisley Park, dans la banlieue de Minneapolis. Une disparition entourée de mystère. Selon le site people TMZ, il aurait été traité pour une surdose d'opiacé six jours avant sa mort. Le site dévoile aussi que l'avion privé de Prince avait fait un atterrissage d'urgence, vendredi dernier, à Moline (Illinois), quelques heures après un concert à Atlanta. De multiples sources à Moline nous disent que «Prince a été emmené d'urgence à l'hôpital et que les médecins lui ont fait une ‘‘save shot'' (injection de neutralisation), ce qui est typiquement administré pour contrecarrer les effets d'un opiacé». Nos sources soulignent que «les médecins avaient conseillé à Prince de rester hospitalisé 24 heures, que son entourage avait demandé une chambre privée, mais on leur a répondu que ce n'était pas possible… Aussi, Prince a repris l'avion pour rentrer chez lui. Il ne se sentait pas bien.» Une autopsie devait être effectuée, hier, vendredi, pour déterminer les causes exactes de sa mort. Une enquête a été diligentée sur les circonstances de son décès. Fils spirituel de Jimi Hendrix Les fans de la première heure et ceux de la nouvelle génération garderont de Prince Rogers Nelson, cet enfant terrible de Minneapolis, cet enfant spirituel de Jimi Hendrix (le légendaire guitar hero, Hey Joe) adorant aussi la couleur violet (Purple Haze), James Brown et Little Richard. Un auteur, compositeur, interprète, arrangeur, producteur et surtout ce multi-instrumentiste. Prince jouait d'une vingtaine d'instruments, notamment et excellemment le piano. Sauf les cuivres. C'est qu'il avait de qui tenir. Une guitare «éclectique» de Jimi Hendrix (remember Purple Rain, le film et l'album). Le grand écart chorégraphique de James Brown. Le grain de folie et graveleux et «shocking» de Little Richard. Ses thèmes portaient sur les grosses cylindrées, les orgies, le sexe, comme l'attestent Soft and Wet, Head et I'm a king Bee. Une bête de scène. Une pop star ayant au compteur 39 albums et 40 ans de carrière. L'on gardera de Prince le souvenir d'un chanteur qui sortait chaque année un opus dans les années 1980. Alors que le grand Michael Jackson, Madonna et le «Boss du New Jersey», Bruce Springsteen, publiaient tous les trois ans. Cela montre qu'il était un acharné de travail, de la recherche et des trouvailles orchestrales. Et surtout la rythmique de sa voix suave. Contre «l'esclavagisme» des majors Et surtout sa liberté. Son indépendance face à son label, la Warner Music. C'est que Prince, esprit libre, électron libre, était entré en conflit ouvert contre l'industrie du disque. D'où ce pied de nez à l'establishment musical qu'il accusera d'«esclavagisme». D'ailleurs, il donnera un jour un concert, en écrivant sur son visage le mot «slave» (esclave en anglais). Et changera même plusieurs fois de nom. Il déclinera son identité, comme «Love Symbol», ou encore le nom à coucher dehors «The Artist Formerly Known As Prince (acronyme TAFKAP, l'artiste précédemment connu comme Prince». A l'été 2015, Prince avait encore une fois réitéré son affranchissement lors de l'annonce de son nouvel album, HitNRun, qu'il avait offert directement dans le service de streaming de Jay Z (le rappeur), Tidal : «Les contrats de disque sont, je vais prononcer le mot, comme de l'esclavagisme. Je voudrais demander aux jeunes artistes de ne pas signer…». Prince, c'est aussi celui qui a propulsé au firmament une certaine Sinead O'connor, qui reprendra le texte Nothing Comparse 2 U (1990) et qui deviendra un hit lacrymal. La reprise de Kiss par Tom Jones sera une seconde jeunesse pour le croonner gallois. Faiseur de rois, il «adoubera» les Bangles, avec Manic Monday, Chaka Khan avec I Feel For You, Madonna avec Love Song, Sheila E avec The Glamorous Life ou encore Alicia Keys avec How Come You Don't Call Me Anymore. Prince aura été celui qui a reçu un Oscar pour la bande originale du film Batman de Tim Burton en 1990. Prince (charmant) était funky, jazzy, pop, rock et soul. Un génie, une légende. Il nous laisse comme héritage 1999, Cream, Diamonds and Pearls… Aujourd'hui, c'est When Doves Cry (quand les colombes pleurent).