L'adage «nul n'est prophète en son pays» sied parfaitement à Ali Benaouda dit Lyass, un des fondateurs de l'Entente sportive sétifienne et père spirituel de nombreuses générations de grands joueurs de l'ESS et de l'USMS. Cet éducateur ayant consacré plus de 60 ans de sa vie au service du football sétifien est omis par les oublieux et faussaires de l'histoire. Le grand éducateur qui sillonnait les «qatsas» (terrains vagues) pour dénicher les talents appelés Salhi, Koussim, Mattem, Benkari, Messaoudi, Fellahi, Guedjali, Kharchi, Gharzouli, Adjissa, Zorgane et autres, revient au-devant de la scène 20 ans après son départ, jeudi 2 mai 1996. Grand joueur de basket, Ammi Ali, qui habitait à deux pas du mythique stade Mohamed Guessab, demeure pour beaucoup de Sétifiens qui ne sont pas frappés d'amnésie non seulement un formateur d'une espèce rare, mais un grand éducateur. Pour l'histoire, Ammi Ali, qui a été chargé de former la première équipe de l'ESS composée d'anciens joueurs de l'USMFS et du SAS — Benmahmoud El-Hadi, Oucissa, Zellagui, Lebsir, Harbouche, Oukrid, Ayad, Belgacem, Abbès Attar, Koussim, Benmahmoud Salih et Alloua Blagui — est, d'après Omar Mokhtar Chaalal, l'auteur de L'Entente au cœur, à l'origine de l'appellation de l'Aigle noir, Entente sportive sétifienne. Malgré les inestimables et loyaux services rendus par Ali Lyass à son club et à sa ville, les actuels responsables et dirigeants du club des Hauts-Plateaux n'ont pris aucune initiative pour honorer la mémoire de ce grand homme. En dépit de l'oubli, culture des mémoires courtes, l'œuvre, le parcours et l'histoire d'Ali Lyass sont éternels. Pour pérenniser l'action de ce formateur hors pair, les autorités de Sétif et le ministère de la Jeunesse et des Sports sont interpellés. Le moment est venu de baptiser un centre de formation, un stade ou une salle omnisports du nom d'Ali Lyass qui n'a rien demandé de son vivant. Un tel clin d'œil ne serait ni plus ni moins qu'un acte de gratitude de Sétif envers un de ses meilleurs fils.