Le noir et blanc, ces deux couleurs opposées et combinées ont donné naissance à un grand club, l'Entente sportive de Sétif . Ces deux couleurs associées ont donné qu'un seul rayon de lumière illuminant la grande cité de Aïn El Fouara. Le légendaire club des Hauts Plateaux ne néglige nullement son passé duquel il tire une légitime fierté, depuis sa création en août 1958 par Mme Kobtani (maire de Sétif à l'époque). Le chemin parcouru par l'Entente est orné de hauts faits et d'autres moins glorieux. La naissance de l'ESS était un grand événement pour les sportifs de la région, lorsque Ali Benaouda, surnommé Layass, Chekroun, Dekoumi, Laïb, dit le Gros, et d'autres ont déposé le dossier d'agrément et ont pu poser le socle d'une équipe composée de jeunes joueurs dont la plupart venaient du SAS et de l'USFMS. Après avoir eu l'autorisation du FLN signée par le responsable de la région, Mohamed Kerouani, et transmise par la voie du maître Kharchi Med Cherif, l'Entente débuta par des compétions amicales, notamment avec des équipes militaires de Aïn Arnat, Constantine et des équipes civiles, BB Arréridj, El Eulma. Elle était constituée à cette époque par des jeunes : Lebsir Oucissa, Lamri Ben Mahmoud, Antar Abbès, dit le Gros, Abaoub, dit Ba Koussim, Benaouda Aïssa, Felahi, Harbouche, Zerrari, Belekhlouf, Belkadi, Radjah, Djenane, Guettaf, Bellam, Mekideche, Chakli, Khababa, Hafsi et les chouhada Abdelkader et Hocine Belkheir. Après l'indépendance, l'Entente prit le flambeau et jouera un grand rôle dans la compétition nationale. Son jeu typiquement brésilien, son légendaire second souffle et la fierté de sa composante emporta l'adhésion d'un grand nombre d'amateurs du sport roi. Les beaux exploits d'un Ferchichi, la sobriété de Boulekfoul, le geste technique de Mattem ou l'opportunisme d'un Guedjali permettaient à l'Aigle noir de s'illustrer en remportant deux Coupes d'Algérie consécutives en 1963 et 1964. Après deux saisons, c'est-à-dire en 1967, l'ESS réédita l'exploit en remportant un troisième trophée. En 1968, les poulains de Aribi réussiront le doublé. Depuis, l'Entente a connu la traversée du désert qui a quelque peu terni son palmarès. La vie est faite de bons et de mauvais jours et le sport aussi, avec son implacable loi, n'échappe pas à la règle. Après la réforme sportive, l'ESS, devenue EPS, et malgré la présence de joueurs de talent, tels les Salhi, Griche, Cheniti et autres Safsaf, l'équipe attendra douze années pour remporter sa cinquième coupe. Par la suite, c'est l'époque des Adjissa, Bendjaballah, Serrar où l'Entente réussit à décrocher une autre couronne en 1987. Puis une belle Coupe d'Afrique des clubs champions en décembre 1988, alors qu'elle évoluait en division inférieure, et une Coupe afro-asiatique dédiée au regretté Mokhtar Arribi auquel on avait fait la promesse de l'emporter. Une sixième Coupe d'Algérie en 1990 est venue enrichir la vitrine bien garnie de l'ESS. En 1993, l'ESS connut pour la seconde fois les affres de la relégation. Sa descente en division deux a été ressentie comme un coup dur. La spécialiste de la coupe est devenue en quelque sorte la spécialiste de l'ascenseur, d'après certains. Il aura fallu attendre 1997 pour mettre fin au calvaire de la division deux. Ainsi, l'ascenseur s'est mis en branle, emportant dans son sillage le «noir», cette fois, dans la bonne voie vers le haut. L'ESS remonte doucement mais sûrement à l'étage supérieur, bénéficiant du soutien du public sétifien et la bénédiction de Sidi El Khier , le saint protecteur du pays de Amer. Enfin, l'équipe sétifienne a attendu jusqu'à 2007 pour réaliser un doublé, championnat et Coupe arabe. Pour l'année 2008, l'Entente a sauvé sa saison en conservant la Coupe arabe à Sétif. Enfin, pour cette année 2009, l'Entente sétifienne a visé loin en voulant garder la Coupe arabe pour la troisième fois, comme elle a cherché à gagner la Coupe d'Algérie et le championnat. Finalement, elle n'a pu avoir que le championnat, c'est le quatrième depuis sa création.