Des conférences et débats de très haut niveau ont caractérisé le 22e congrès de la Société algérienne de médecine interne (SAMI), tenu les 12, 13 et 14 mai courant à l'auditorium de l'université Sétif I (Ferhat-Mekki-Abbes). Ponctué par une assemblée générale élective, ayant plébiscité le professeur Amar Tebaibia-chef de service de médecine interne au CHU de Kouba (Alger), le congrès a mis le doigt sur la problématique des maladies orphelines, qui demeurent méconnues et tardivement diagnostiquées en Algérie. «L'interniste face aux maladies chroniques non transmissibles : diabète, HTA et cancers» est l'autre important thème traité par le congrès, rehaussé par la contribution du président de la Société nationale française de médecine interne, Pr Philippe Morlat, et de ses collègues Gilles Grateau (Paris), Olivier Lidove (Paris) et Pascale Seve (Lyon). Affectant une importante frange de la société, les maladies rares, dont la prise en charge demeure insuffisante aux yeux de bon nombre de spécialistes, a fait non seulement l'objet de nombreuses interventions, mais aussi d'un débat instructif. «Actuellement, 2 à 2,5 millions de personnes en Algérie sont touchées par ce genre d'affections. Les données de l'année 2013 indiquent qu'il y a plus de 7000 maladies rares, dont 80% sont d'origine génétique. Une maladie rare est une affection qui touche un nombre restreint de personnes (1 personne/2000). Elle est également dite orpheline, car elle ne bénéficie pas de solutions thérapeutiques. Ce congrès tombe à point nommé pour sensibiliser les professionnels de la santé, le grand public et les autorités, sur les maladies rares et leur impact sur la vie des enfants en Algérie», a souligné le Pr. Belkacem Bioud, médecin-chef du service de pédiatrie du CHU de Sétif, un des centres de référence pour la mucoviscidose. A l'instar de l'hypertension artérielle, le cancer est l'autre problème de santé publique, qui a tenu en haleine l'assistance. Laquelle a suivi avec un certain intérêt les conférences des docteurs Mekideche Fatima Zohra (CHU de Sétif) et Berrah-Bennaceur (CHU Mustapha Bacha), qui ont abordé les thèmes : «La pathologie cancéreuse en médecine interne» et «Diabète et cancer : un lien certain». «L'incidence du cancer est passée de 500 nouveaux cas en 1986 à 1500 en 2015. En Algérie 43 000 nouveaux cas sont recensés, dont 1500 à Sétif. Cette augmentation est fortement liée à la transition démographique, aux changements de mode de vie (tabagisme, alimentation, sédentarité, stress….) et à l'environnement. Le dépistage précoce reste le meilleur moyen de lutte contre cette maladie qui commence à prendre de l'ampleur en Algérie. La prise en charge du cancer nécessite une intervention multidisciplinaire, dont la radiothérapie, la chirurgie et la chimiothérapie», souligne le Pr Mokhtar Hamdi-Cherif, qui a bien voulu nous donner un petit aperçu sur le cancer du rectum à Sétif, où 372 cas (193 hommes et 179 femmes) ont été recensés entre 2008 et 2014…