Cette haute distinction de l'Ordre des arts et des lettres est une décoration honorifique française, décernée par le ministère de la Culture, elle a pour vocation de récompenser les personnes qui se sont distinguées de par leurs créations dans le domaine artistique ou littéraire ou par la contribution qu'elles ont apportée au rayonnement des arts et des lettres en France et dans le monde. Aussi, une cérémonie a été organisée, lundi soir, à la résidence des Oliviers, à Alger, en l'honneur des heureux… élus, le caricaturiste et bédéiste Hicham Baba Ahmed alias Le Hic et Ahmed Bédjaoui, universitaire, producteur et critique de cinéma, algérien, et ce, en présence de Bernard Emié, ambassadeur de France, de représentants du corps diplomatique, de leurs familles, leurs amis, de directeurs de journaux, de journalistes et de nombreux artistes. Dans son allocution honorifique, M. Emié soulignera l'acte culturel, notamment créatif des deux récipiendaires : «Cher Ahmed Bédjaoui, cher Hicham, c'est un très grand plaisir pour moi de vous accueillir ce soir à la Résidence des Oliviers pour la remise des insignes à deux personnalités célèbres et respectées du monde culturel, dont le parcours est exceptionnel… Je salue la richesse des liens tissés entre les deux rives de la Méditerranée…» Le Hic recevant les insignes de Chevalier et Officier de l'Ordre des arts et des lettres, égal toujours à lui-même, poussera la satire en décochant une flèche de Parthes entre coup de canif, de Jarnac et de cœur : «Pour cette première distinction, elle aurait pu être décernée par une… zaouia (suivez mon regard). J'ai une pensée pour ma mère qui est absente et pour mon père qui n'est plus de ce monde, qui aurait été fier de moi car le gribouillage de ma prime enfance impressionnait (il avait fait la caricature d'un Président à partir du petit écran)». «Je remercie Omar Belhouchet, directeur d'El Watan, de me réserver librement un espace quotidien avec les lecteurs… J'ai été Charlie un moment donné. Donc, je suis…» Hic dévoile une affiche : «Je suis Chevalier» et c'est l'hilarité totale parmi l'audience. Solidarité avec El Khabar Le Hic croque l'actualité depuis 1998 avec impertinence, insolence et surtout avec un trait incisif. Il a exercé au Matin, Le Jeune Indépendant, Le Soir d'Algérie, et depuis 2009, il «sévit», pas au grand dam mais au grand bonheur des lecteurs, à El Watan. Il est auteur de plusieurs albums de bande dessinée, notamment Nage dans ta mer (2009), L'Algiré (2010), Dégage ! (2011) et Printemps halal (2012) ou encore Le 4e mandat expliqué à ma fille aux éditions Dalimen. Ahmed Bédjaoui, dans son discours, confie non sans émotion : «Aujourd'hui, je célèbre mes 50 ans au service du cinéma. Cette distinction vient les couronner. J'ai pris du plaisir à faire connaître aux Algériens le cinéma international. J'ai eu le privilège d'être reçu par Jean Renoir… Mais j'ai reçu des gens exceptionnels comme Chabrol, Godard… J'ai vécu avec bonheur le reflet du miroir des deux pays (Algérie et France). Le cinéma est, par essence, le rapprochement entre les deux pays. Je renouvelle mon soutien au journal El Khabar. C'est par la liberté de la presse qu'on fait la différence avec la médiocrité. Donc, nous avons besoin de cette presse. Je réitère mon soutien aux amis qui se battent quotidiennement. Que ce soient El Watan ou Liberté. C'est un miracle de sortir un journal tous les jours…» Donc, félicitations aux preux chevaliers !