Après un léger rebond des cours du pétrole, les prix ont reculé, hier soir, clôturant à 58,93 dollars Pourtant, à quelques heures de la réunion extraordinaire de l'Opep, prévue pour demain soir à Doha (Qatar), où il sera question d'officialiser une baisse de production d'un million de barils par jour, les cours du pétrole avaient légèrement rebondi hier sur les marchés internationaux. Le light sweet crude, pour livraison en novembre, progressait, hier, de 39 cents, à 60,33 dollars lors des échanges électroniques. Il avait déjà gagné 1,37 dollar lundi dernier. Quant au brent de la mer du Nord, il prenait 55 cents, à 62,21 dollars le baril sur l'échéance de décembre, nouveau contrat de référence. Le précédent contrat de novembre a clôturé lundi à 59,96 dollars. Outre la réunion extraordinaire de l'Opep demain, la remontée des cours du pétrole est imputée, selon les spécialistes, au fait que le marché gardait aussi un œil sur la Norvège, où le groupe Statoil n'a toujours pas été autorisé à reprendre sa production sur ses plate-formes Snorre A et Vidgis, qu'il avait dû fermer vendredi en raison de canots de sauvetage défaillants. Cela représente une perte de production de 200 000 barils par jour. L'attitude de la Corée du Nord qui, selon des informations reçues par le Japon, pourrait s'apprêter à effectuer un nouvel essai nucléaire, inquiète, par ailleurs, le marché. La Corée du Nord ne produit pas de pétrole, mais les investisseurs craignent que son ambition nucléaire ne perturbe les flux pétroliers dans la région ou n'encourage l'Iran, quatrième producteur mondial de brut, à accélérer son propre programme nucléaire. Les cours étaient également soutenus par l'approche de l'hiver dans l'hémisphère Nord, qui augure une hausse de la demande de gaz naturel et aussi de brut, en vue de fournir du fioul de chauffage, dont les stocks sont en déclin aux Etats-Unis. Une baisse des températures est prévue en fin de semaine dans le Nord-Est et le Midwest américain. Les prix du baril ont cédé un quart de leur valeur depuis les sommets de près de 80 dollars atteints l'été dernier. Ils semblent actuellement fermement arrimés autour des 60 dollars. A plus long terme, la tendance est baissière, selon les experts, qui jugent que l'Opep a tardé à réagir. Situation complexe Si l'idée de baisser la production de 1 mbj ne semble pas rencontrer de résistance chez les membres de l'Opep, l'ambiguïté demeure entière, cependant, sur les modalités de son application : sera-t-elle opérée par rapport au « plafond » officiel de l'Opep, fixé à 28 mbj (hors Irak, exclu du système des quotas) ou à la production réelle de l'organisation, estimée à entre 27,5 et 27,8 mbj ? Une baisse du plafond officiel serait la première depuis avril 2004. Autre problème que l'Opep devra surmonter demain, c'est la répartition de cette baisse entre ses membres. Elle constitue régulièrement une source de difficultés pour l'Organisation lorsque l'évolution du marché la contraint à réduire sa production. La baisse est censée s'opérer au prorata des quotas de production, mais la situation est rendue singulièrement complexe cette fois du fait des grandes libertés que les pays membres ont pris avec leur quota individuel au cours des derniers mois. « Quatre pays, le Venezuela, l'Indonésie, l'Iran et le Nigeria produisent actuellement en deçà de leurs quotas respectifs, alors que tous les autres, Algérie, Koweït, Libye, Emirats arabes unis, Arabie saoudite et Qatar sont au-dessus, pour certains largement », soulignent des spécialistes.