Ça nasille, ça barbote et ça frétille. Le spectacle est beau. Comme un miracle. Des colonies de colverts s'activent inlassablement. Comme pressées de dompter les éléments, s'approprier le territoire et relever le défi de l'intégration dans leur nouvel habitat.Le lâcher de ces centaines de canards a eu lieu au barrage de Tichy Haf durant les premières semaines du mois de mai, apprend-on. «L'opération a été pilotée par le centre cynégétique de Zéralda, avec le concours de la Conservation des forêts de Béjaïa», nous fait savoir un agent forestier. «Ce repeuplement est le premier du genre. Son but est de contribuer à l'enrichissement et à l'équilibre de l'écosystème. Si l'opération s'avère concluante, elle sera sans nul doute rééditée à l'avenir», ajoute notre interlocuteur. Réputé pour être un bon voilier, ce palmipède de la famille des anatidés joue un rôle important dans la chaîne trophique. Il se nourrit essentiellement de particules végétales et de petites proies, débarrassant ainsi l'écosystème de ses impuretés. Quoi qu'ayant été élevés en captivité, l'instinct de fuite de ces oiseaux devant le danger n'est pas émoussé pour autant. Un atout majeur pour s'affranchir de la prédation et s'acclimater au biotope. A moins que des chasseurs mal inspirés ne s'avisent à les… canarder !