Le football algérien continue de traîner le dossier du professionnalisme comme un boulet. La Fédération algérienne de football (FAF) et la Ligue de football professionnel (LFP) ont de nouveau manifesté leur impuissance à juguler le déficit abyssal que produit le professionnalisme de pacotille depuis son instauration (saison 2010-2011). Des clubs s'endettent d'un exercice à un autre et continuent, en toute impunité, de participer aux compétitions réservées aux clubs pros. Pour sauver les apparences, la Fédération et la LFP renouvellent à chaque fois leurs menaces de sanctions qui restent sans lendemain. Cet exercice n'amuse plus. Les deux instances admettent la participation des clubs en championnats de L1 et L2 alors qu'ils mettent en danger l'intégrité même de la compétition. Menacer les clubs de leur défalquer des points, ne pas leur verser les droits de télé, les priver de recrutement durant les deux périodes de transfert, c'est de la poudre aux yeux. Interdire aux clubs endettés de participer aux compétitions, c'est-à-dire leur retirer le statut de club pro et les verser en division inférieure est la seule réponse qui sied à la catastrophique situation qui prévaut. Toute autre mesure est un leurre. Le bureau fédéral aurait pu avoir la main lourde avec ces clubs endettés comme il l'a fait avec l'ex-président de la Ligue interrégions (LIRF), Mohamed Boukaroum, qu'il a sévèrement sanctionné par une interdiction de toute activité dans les instances du football pour «non-respect des statuts et des règlements» après son passage devant la commission de l'éthique de la Fédération. Une commission censée être indépendante mais qui malheureusement est formée de membres élus du bureau fédéral. La composition de cette commission doit être revue pour lui conserver un brin de crédibilité. Le cas de la LIRF, dont des membres de l'assemblée générale ont refusé de participer à l'élection d'un expert désigné par la FAF, Youcef Belmedjbar, au poste de président, est loin d'être réglé. La dissolution de la LIRF ou son rattachement à la Ligue de football amateur évoqué par certains cercles ne peut se réaliser. La dissolution ne peut être prononcée que par voie judiciaire ou par les membres de l'assemblée générale. Pour ce qui est de la seconde solution, le rattachement, c'est-à-dire la fusion, est un acte volontaire des deux parties. Le bureau fédéral a décidé de suspendre le joueur Zineddine Ferhat de toutes les équipes nationales. Quelques jours auparavant, la commission de discipline de la LFP lui avait infligé 6 mois de suspension parce qu'il ne s'était pas présenté devant la commission. Cette (sévère) sanction n'est prévue dans aucun article du code disciplinaire. C'est le fait du prince.