La crise financière qui frappe de plein fouet le club de la Mekerra, dont le compte bancaire demeure encore bloqué par une demi-douzaine de saisies arrêts, risque d'hypothéquer sérieusement l'avenir de l'USM Bel Abbès en Ligue 1. «Les anciennes dettes poursuivent toujours le club ! L'ex-président, Bensaissa Baghdad, par le biais d'un huissier de justice, a de nouveau déposé, comme ce fut le cas en 2015, une ordonnance de saisie arrêt de 22 millions de dinars, bloquant, de ce fait, les comptes du club», a indiqué, hier, le directeur général de la SSPA/USMBA, Bensenada Djilali, dans une déclaration à la presse. A cela s'ajoute, précise-t-il, des saisies-arrêts émanant de l'hôtel Eden de Sidi Bel Abbès (35 millions de dinars), de l'ancien avocat du club, Me Djebbari Tedj Eddine (2 millions de dinars), des entraineurs Abdelkrim Bira et Mechiche et d'anciens joueurs, à l'instar de Farradji, Tchikou et autres. «Les supporters qui s'inquiètent pour le recrutement, doivent clairement savoir qu'une bonne partie des créances réclamées au club font l'objet d'enquêtes judicaires», explique le directeur général de l'USMBA pour qui le blocage du compte a pour objectif «la mise à mort du club». Il rappelle, à ce propos, qu'une plainte pour faux et usage de faux a été déposée, il y a plusieurs mois, contre l'ex-commissaire aux comptes du club pour avoir délivré une attestation de reconnaissance de dette à l'ex-président Benaissa, sans l'aval du conseil d'administration. «Nous avons présenté des preuves tangibles à la justice concernant cette affaire et mis en évidence l'absence du bilan financier de l'exercice 2012 ainsi que la séquestration de pièces comptables relatives à cette période par l'ex- président du club», révèle Bensenada, soulignant la nécessité de faire jaillir la vérité, au plus vite, sur cette affaire. Une seconde plainte a été déposée en mai dernier après l'émission d'un chèque d'un montant de 35 millions de dinars portant la signature l'ex-président. Un chèque libellé en décembre 2015 et remis à la direction de l'hôtel Eden alors que son signataire avait démissionné en juin 2015 ! «Ce chèque, daté de 6 mois postérieurement à la démission de son signataire, est ressorti de manière surprenante. S'agit-il là d'une échappatoire pour les gestionnaires de l'hôtel Eden pour éviter toute analyse ou contrôle de cette somme qui représenterait soi-disant les frais d'hébergement et de restauration des seuls joueurs de l'USMBA durant la saison 2014/2015 ?» s'interroge notre interlocuteur. Et de préciser : «Sur les dettes héritées de la gestion du trio Benchinoun, Serar et Amoun, nous avons pu régler une bonne partie durant la saison passée, représentant l'équivalent de 6 milliards de centimes. Pour cette saison, et face à l'avalanche d'ordonnances judiciaires, il est presque impossible de régulariser les anciens et nouveaux joueurs». Face à cette situation inextricable, la direction du club a introduit une action en référé devant le tribunal de Sidi Bel Abbès pour la levée des saisies-arrêts déposées par Benaissa Baghdad et l'hôtel. Le référé qui sera traité en audience ce dimanche, constitue vraisemblablement l'ultime tentative pour éviter le pire au club. «Des efforts ont été consentis par la direction du club et les autorités locales pour redresser la situation depuis plus d'une année. Si ce blocage persiste, on peut dire que le club va vers l'inconnu», conclut M. Bensenada.