Les élus de l'opposition à l'APW ont déclaré que les projets annoncés par l'administration comme étant gelés sont en fait annulés en raison de la crise budgétaire. Des élus du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) à l'APW de Tizi Ouzou ont déclaré, hier, que des projets alloués à la wilaya dans le cadre des différents programmes de développement, ne sont pas gelés mais plutôt «annulés». Lors d'une conférence de presse tenue au siège du parti au chef-lieu de wilaya, ils ont en effet soutenu que le sort des projets non encore lancés «est définitivement scellé». Ils citent notamment les centres d'enfouissement technique (CET) dont a bénéficié la wilaya. Pour les élus du RCD, d'autres projets d'importance sont à mettre sur la même liste des opérations remises en cause par la politique d'austérité. Ils citent notamment les hôpitaux inscrits au profit des différentes daïras, le nouveau CHU de 500 lits destiné à la wilaya, l'autoroute Azazga- Béjaïa, l'extension de la voie ferrée de Oued Aïssi à Azazga, les zones d'activités de Draâ El Mizan, Souamaâ... Les élus de l'opposition à l'APW ont cité également le projet de réalisation de six stations d'épuration des eaux usées en amont du barrage de Taksebt. Un projet qui a été soumis à l'aval du Premier ministre lors de son déplacement dans la région en 2013. Les instructions étaient à l'époque de réaliser deux stations d'épuration (STEP) au moins chaque année. Mais à ce jour, «aucune station n'est lancée», diront les conférenciers, soulignant au passage les dangers et les risques de pollution auxquels est exposé le barrage hydraulique. La situation met d'ailleurs en péril la santé de la population desservie par les eaux du barrage. Ce dernier alimente pour rappel trois wilayas, Boumerdès avec 20%, Alger à 42% et enfin Tizi Ouzou avec un taux d'alimentation de 38%. Plusieurs villages situés en amont du bassin continuent en effet à déverser leurs eaux usées directement vers le barrage de Taksebt. Irdjen, Larbaâ Nath Irathen, Aïn El Hammam, Ouacif et de Beni Douala sont autant de communes en attente d'infrastructures de traitement des eaux usées. L'interpellation du ministère des Ressources en eau et de l'Environnement par le directeur de l'hydraulique local afin de revoir la décision de «gel» n'a apparemment pas donné de résultat. Les élus RCD estiment que tous ces projets «ont été arrachés de haute lutte». Par ailleurs, en plus des «annulations», le RCD déplore aussi l'absence d'inscription de tout autre projet à l'indicatif de la wilaya. «Un de nos élus a saisi par écrit tous les directeurs de la wilaya afin d'avoir le programme des projets attribués à Tizi Ouzou à partir de l'année 2015. Les réponses sont claires, aucun projet n'est actuellement prévu dans la wilaya», diront les conférenciers, ajoutant que même «les subventions d'équilibre octroyées aux APC sont annulées».