Le mystère qui entourait l'épreuve à laquelle va participer Taoufik Makhloufi aux Jeux olympiques de Rio 2016 est levé. Le médaillé d'or aux JO de Londres 2012 s'alignera sur la course du 1500 mètres. Le doute entretenu sur son engagement dans deux épreuves, 800 et 1500 mètres, participait en fin de compte d'une stratégie pour brouiller les cartes à ses rivaux. Quelques heures seulement après son arrivée à Rio, 6 août, le champion a mis fin au suspense. Il s'alignera sur le 1500 mètres. C'est sur cette distance qu'il a le plus de chance de garder son titre olympique. Tout s'est éclairci lorsque le tableau des courses des 800 et 1500 mètres a été affiché. Courir deux lièvres à la fois était un risque que Taoufik Makhloufi a raisonnablement écarté. Une rapide lecture du programme des deux courses confirme le bienfondé de sa décision. Les épreuves du 800 mètres débuteront le 12 août, se poursuivront le 13 août (demi-finale) et s'achèveront le 15 août (finale). Cette date (15 août) coïncidera avec le premier tour du 1500 mètres qui sera suivi par la demi-finale le 18 août et se terminera par la finale le 20 août. En s'alignant sur les deux épreuves, il aurait pris un gros risque. C'est ce qu'avancent les techniciens avertis. Son programme de compétition ces derniers mois a été axé essentiellement sur le 800 mètres. Durant la première moitié de l'année 2016, il a pris part à trois courses sur 800 mètres à Rabat, à Nancy et à Saint-Maur, et à deux épreuves sur le mile (1609 m) à Eugène (USA) et Oslo qui se sont soldée par un record personnel : 3'52''74. Sur 800 mètres, Makhloufi est classé 7e mondial. Sur sa distance de prédilection (1500 mètres) il occupe le 4e rang mondial en 2016 avec 3'31''55. Il a réalisé son record personnel (3'28''75) sur la piste de Monaco en juillet. A 28 ans, il est au sommet de son talent qu'il a fourbi tout au long des derniers mois avec un entraînement entamé en Afrique du Sud pendant deux mois, poursuivi à Font Romeu (France) ou il s'est préparé sous la conduite de son entraîneur Phillipe Dupont, ex-coach de l'Algérien Ali Saidi Sief. L'heure de vérité a sonné pour l'athlète algérien. Il est, avec les boxeurs et les judokas, l'un des potentiels médaillés aux JO de Rio de Janeiro. La partie ne s'annonce pas de tout repos devant des rivaux qui aspirent à lui succéder sur le podium, à l'instar du plus dangereux d'entre eux, le Kényan Asbel Kiprop triple champion du monde — à Daegu (Corée du Sud) en 2011, à Moscou en 2013 et à Pékin en 2015 — sans oublier sa médaille d'or décrochée sur 1500m lors des Jeux de Pekin 2008. Il faut compter sur sses compatriotes Ronald Kweboi (3'30''49) et Elijah Manango (3'31''79) lesquels s'avèrent de sérieux adversaires. Le Marocain Abdallah Iguider (3e aux mondiaux de Pékin 2015) peut viser une place sur le podium. Il y a aussi le jeune Djiboutien Ayanleh Souleimane, qui détient la 6e performance mondiale avec temps de 3'31''68. Il appartient à l'écurie du coach somalien Jama Adem (ex-entraîneur de Makhloufi) actuellement sous contrôle judiciaire en Espagne pour un scandale de dopage.