Elle n'a de cesse de le répéter depuis quelques jours. Jeudi dernier, la ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, a encore rassuré sur le maintien de toutes les matières à l'examen du baccalauréat. «Aucune matière ne sera exclue des épreuves du baccalauréat et les propositions examinées avec les partenaires sociaux seront soumises prochainement au Conseil des ministres», a-t-elle confirmé lors d'un conclave avec les directeurs de l'éducation des 48 wilayas dans la perspective de la rentrée scolaire 2016-2017. La ministre fera cas de «l'éducation islamique», une matière qui a donné lieu à une polémique grandiloquente, en indiquant «que les rumeurs faisant état de l'annulation de la matière éducation islamique de l'examen du baccalauréat étaient infondées». Après les déclarations du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, à propos de cette «sacro-sainte» matière, la première responsable du département confirme et rassure, à son tour, sur cette même question. Une consécration que les opposants à une école moderne, épurée de toute instrumentalisation, viennent de remporter. La réforme de l'école, actionnée depuis deux années, a du mal à s'affranchir des visées idéologiques. Et de l'aveu même de la ministre, «on s'attend à d'autres rumeurs remettant en cause le travail accompli par le ministère, d'autant que l'année 2017 sera marquée par des échéances politiques, où certains tentent d'instrumentaliser l'école à leur propres fins». Et de rappeler les principaux fondements de l'école «qui doit être au-dessus de toute considération, car il est question d'un pari sociétal où nos seules référence sont la Constitution et le programme du président de la République». Nouria Benghebrit, qui s'adresse aux islamo-conservateurs qui ont lancé une cabale contre elle depuis sa nomination à la tête du ministère de l'Education nationale, comme pour anticiper ces nouvelles rumeurs, tente de les contredire en apportant un énième démenti : «Dans ce contexte, les points examinés avec les partenaires sociaux concernant l'examen du baccalauréat, portaient notamment sur la non-annulation d'aucune matière, le mode d'évaluation continue, la réduction des jours d'examen et l'application progressive des propositions.» Ciblée sur un autre registre, celui du programme scolaire, la ministre a infirmé tout retard dans le contenu qui a été révisé en 2009 et dont les objectifs avaient été présentés lors d'un symposium tenu en juillet 2015. Des améliorations qui, a priori, auront peu d'incidence sur le calendrier du secteur. MANUELS DE DEUXIÈME GENERATION Prémices de la refonte du système d'enseignement, certains supports éducatifs connaîtront des modifications sensibles. C'est ainsi que les manuels de deuxième génération feront leur entrée dans le parcours scolaire à partir de l'année scolaire 2016-2017. Destinés aux élèves de 1re et 2e années primaires et 1re année moyenne, ces livres sont un concentré d'outils pédagogiques susceptibles d'optimaliser les opportunités d'apprentissage selon une «vision uniformisée». Dans le détail, cette approche inédite vise à «établir un lien entre les étapes d'enseignement sans rupture entre les années tout en se concentrant sur les acquis et les compétences à atteindre», a précisé, à l'APS, Bourenane Slimane, vice-président de la commission d'homologation et de validation à l'INRE. Concrètement, les élèves des 1re et 2e années primaires disposeront dès cette année de 8 nouveaux manuels avec un livre unique de «langue arabe, éducation islamique et éducation civique» et un autre pour «les mathématiques et les sciences». Chaque livre sera assorti d'un cahier d'activités. Onze nouveaux manuels ont été édités pour la 1re année du palier moyen : langue arabe, mathématiques, cahier d'activités pour la langue arabe, éducation civique, éducation islamique, français, sciences, technologie, histoire, géographie, cahier d'activités pour les mathématiques et un complément pour la géographie. La rentrée scolaire 2016-2017 est fixée au 4 septembre. Plus de 8 600 000 élèves, encadrés par 495 000 enseignants, dont 28 000 nouveaux, sont attendus dans les établissements du territoire national. Pour l'occasion, la ministre a indiqué que le cours inaugural sera consacré à «la dimension humaine de certains héros de la glorieuse Guerre de Libération».