La rentrée scolaire sera marquée par un manque d'enseignants et de personnel administratif dans de nombreux établissements. Le secteur de l'éducation de la wilaya de Tizi Ouzou s'apprête à vivre, cette année encore, des difficultés pour pourvoir de nombreux établissements scolaires en personnel pédagogique et administratif. Ceci en plus de nombreux projets de construction d'établissements scolaires qui ne sont pas encore prêts pour accueillir les élèves dès cette rentrée. En matière de personnel, malgré l'apport considérable de quelque 823 nouveaux enseignants pour les différents paliers de l'éducation, soit 478 au primaire, 236 au moyen et 109 au secondaire, ceci en plus des 56 nouveaux postes en tamazight et au moins 109 postes supplémentaires exclusivement pour le secondaire, en tamazight, éducation physique, langue allemande, sciences naturelles et mathématiques. En fait, ce nombre ne pourra pas régler le problème du manque de personnel, car la question demeure à propos du nombre d'enseignants qui ont postulé au départ à la retraite en décembre prochain. La parité entre ceux qui partent et les nouvelles recrues est loin d'être assurée. On sait par ailleurs que l'affectation des nouveaux enseignants ne tient pas compte du manque signalé dans les localités. Dans le domaine administratif, l'année dernière, de nombreux établissements ont fonctionné sans directeur. On retrouve souvent des situations où un directeur gère deux établissements distincts ou des enseignants qui travaillent dans deux établissements différents, notamment pour les cours de tamazight. A Aït Zikki, une enseignante de sciences sociales est, depuis 10 ans, en charge des quatre niveaux du collège, ce qui est antipédagogique, puisque légalement, seuls deux niveaux sont permis. Des écoles sont dirigées par des enseignantes qui doivent à la fois enseigner et faire le travail administratif qui les oblige à abandonner leurs classes pour se déplacer vers les inspections territoriales et à l'académie de Tizi Ouzou, ceci en plus de la gestion de la cantine qui nécessite énormément de responsabilité. Les directeurs sont généralement déchargés de cours pour accomplir les tâches administratives. Aujourd'hui, dans le secteur de l'éducation, il est plus difficile d'être enseignant que d'être directeur, proviseur, surveillant général ou inspecteur. Le nombre de postes occupés par des «faisant fonction» est alarmant. Ce qui met le secteur dans des situations inconfortables. Ces désignations démontrent l'incapacité de l'administration, à l'échelle nationale, de favoriser la formation du personnel administratif. Des établissements scolaires risquent aussi de ne pas être prêts pour la rentrée de septembre, notamment ceux qui ont été lancés suite aux intempéries de 2012. Les chantiers ont subi un coup d'arrêt pour des raisons budgétaires. Ceci va maintenir les difficultés relatives à la surcharge des classes dans certains établissements confrontés à ce phénomène depuis plusieurs années.