L'Union nationale des étudiants algériens (UNEA) a appelé à une grève générale, hier matin, au département de génie mécanique et maritime, dans la faculté IGCMO, celle-là même qui est sous la tutelle de l'université de l'USTO. Or, en milieu de matinée, l'UNEA a décidé de suspendre la grève jusqu'à lundi prochain, en raison des négociations qu'elle a engagée avec le doyen et vice-doyen de ladite faculté, ainsi que le vice-recteur de l'université de l'USTO. A vrai dire, la grève a été motivée par l'UNEA suite à plusieurs problèmes à caractères pédagogiques, dont on compte, entre autre : le retard dans l'annonce des résultats des délibérations finales de l'année universitaire 2015/2016, le non-respect de la procédure du système LMD, ou encore, le retard dans l'affichage des listes des spécialités de mastère en génie maritime. Ces points ont donc été soulevés, hier, entre les membres de l'UNEA et les responsables respectifs de l'IGCMO et l'USTO, après quoi, ces derniers ont promis aux étudiants protestataires que leurs revendications seront satisfaites les tous prochains jours. «Ils nous ont affirmé qu'ils tiendront eux- mêmes une réunion restreinte au niveau de l'USTO jeudi prochain, et qu'on aura leur retour le lundi suivant, avec la satisfaction de toutes nos revendications. C'est la raison pour laquelle nous avons décidé, en attendant, de suspendre la grève». Concernant le retard dans l'annonce des résultats des délibérations finales de l'année universitaire 2015/2016, les étudiants rencontrés hier nous ont expliqué que lors de la réunion tenue hier matin, les responsables leur ont assuré que le problème est désormais réglé, et que les listes des spécialités de Master seront affichés ces jours-ci. Pour ce qui est du non-respect du système LMD, il faut savoir que ce système stipule que dans le cas où l'étudiant n'obtient la moyenne dans une matière requise, il peut passer à l'année suivante si sa moyenne générale le lui permet, mais il ne pourra obtenir de diplôme qu'une fois avoir refait les examens des matières requises où il a échoué. «Cependant, durant la dernière année universitaire, les responsables ont décidé que l'étudiant ne pouvait pas passer à l'année supérieure s'il n'avait pas la moyenne dans une des matières requises. Pis ! Ils nous ont fait part de cela qu'au mois de juin, sans nous laisser le temps de nous préparer». Sur ce point, il en ressorti, lors de la réunion d'hier, qu'une commission incluant le vice-recteur et quelques professeurs d'université se constituera prochainement et réfléchira à ce problème avant de statuer. Seul un point auquel les interlocuteurs de l'UNEA ont admis leur impuissance est celui relatif au bassin de carène, ce grand projet de la branche génie maritime, pompeusement inauguré en 2007, pour ne jamais démarrer depuis. «Le bassin d'essai des carènes est un projet qui a bénéficié d'un budget mirobolant. Il s'agit d'un énorme bassin où étudiants et chercheurs auraient du faire des essais et des expériences à partir de maquettes de bateaux. Or, depuis son inauguration en 2007, il n'a jamais démarré». Effectivement, quand nous nous sommes rendus voir cette infrastructure, force était de constater qu'elle était dans un état d'abandon total. «Les étudiants qui étaient là avant nous ont fait pas mal de grève à cause de ce problème. C'est vraiment désolant ! Mais nos interlocuteurs de ce matin ont été formels : la non-mise-en-service de ce bassin n'est pas de leur ressort ! » Enfin, les étudiants de l'IGCMO souffrent d'autres problèmes encore, de moindre importance certes, mais qui, tout de même, finissent par miner leur vie estudiantine. Ainsi, il y a le problème des T.P (Travaux Pratiques) qui se font au sein de l'USTO, faute d'équipement dans leur faculté, et qui les obligent à se déplacer, plusieurs fois par semaine, d'une université à une autre. Il y a aussi le manque d'hygiène, du fait que seules trois femmes de ménages activent au sein de cette faculté, alors que le bon sens voudrait que ce nombre soit au moins quadruplé. «Notre faculté est grande, mais elle n'est pas exploitée à 100%, se désole un étudiant. Où sont les espaces verts ? Où sont les jets d'eaux ? Où est la cantine ? Nous étudions dans la désolation. Certes, il y a parfois de bonnes initiatives qui se font, comme l'aménagement d'une salle de sport. Mais normalement, le restaurant universitaire doit être prioritaire !» Et un autre de renchérir : «Les toilettes sont déglinguées, avec l'eau qui ne vient qu'occasionnellement. En hiver, c'est la catastrophe : à cause du manque d'étanchéité, les amphithéâtres sont débordés». Et de conclure : «Il est grand temps qu'on prenne au sérieux nos doléances !»