Le premier concours de doctorat en philosophie et analyse géostratégique a été organisé lundi à la faculté des sciences sociales de l'université d'Oran 2. Quelque soixante-et-un candidats ont pris part à cet examen ouvert pour les titulaires de master dans la spécialité, mais aussi à ceux diplômés en sociologie politique et philosophie politique. Selon le promoteur du projet, le professeur Mokhtar Berriah, «il y a eu des candidats de différentes wilayas dans les trois spécialités autorisées, et l'examen s'est déroulé dans les meilleures conditions grâce au concours des membres de l'administration de la faculté, ainsi que la bonne organisation des enseignants qui démontrent leur engagement et dévouement en faveur des étudiants.» Notre interlocuteur a précisé que seulement six postes sont ouverts pour cette année et que les questions sont «dans les cordes des candidats des spécialités admises pour ce concours». En effet, deux épreuves ont été programmées durant la journée de lundi. L'épreuve de la matinée a été consacrée à la spécialité avec une question «à 100% géostratégique», comme en témoigne un candidat rencontré à la sortie de l'amphithéâtre : «Nous avons eu une question sur le cas de la Russie et son positionnement militaire et géopolitique, dans un contexte de mutations internationales profondes». Cet étudiant a estimé que la durée de l'examen était suffisante pour évoquer tous les aspects de la question et formuler une analyse cohérente fondée sur des données actuelles tout en évoquant les théories permettant le décryptage de l'actualité géopolitique ainsi que celles portant sur les relations internationales et les questions de la sécurité. En revanche, d'autres candidats, interrompus en plein débriefing, ont jugé la question complexe car «il s'agit d'un acteur majeur sur la scène mondiale». Pour Houari, diplômé de la deuxième promotion du master de géostratégie, «la concurrence est très rude car tout le monde maîtrise plus ou moins ce sujet, mais l'on se distingue justement par la concentration, l'intuitivité et l'esprit de synthèse». Il explique : «Nous connaissons forcément tous le comportement militaire de la Russie et son positionnement, mais il faut pouvoir être concis, limpide et structuré dans sa réponse comme s'il s'agissait d'une intervention au réel sur un plateau de télévision ou lors d'une consultation importante. En tout cas, c'est dans cet état d'esprit que j'ai essayé de me mettre pour répondre.» Les prétendants à la première promotion de doctorat en géostratégie dans le pays ont passé une seconde épreuve dans l'après-midi, sur la méthodologie et la terminologie. «Il s'agissait tout bonnement de faire valoir notre vocabulaire dans le les langues académiques pour démontrer notre maîtrise du lexique géopolitique», explique un autre étudiant. En outre, le concours de doctorat sera organisé chaque année dans cette spécialité. Et selon la réglementation en vigueur, le même nombre de postes ouverts sera reconduit. S'agissant de la spécialité, rappelons que le master a été ouvert depuis quatre ans pour les diplômés en droit, sciences politiques, philosophie et journalisme. Les inscriptions seront bientôt clôturées pour la nouvelle promotion de cette année 2016-2017.