Un partenariat vient d'être tissé entre l'université Mohamed Boudiaf d'Oran (USTO) et Général Emballage, leader de l'industrie du carton ondulé en Algérie (1200 salariés). Cette initiative a permis la création d'une licence professionnelle dans la filière de l'emballage. A l'issue de cette formation, les étudiants seront tous recrutés par Général Emballage. Pendant la durée de la formation, les étudiants partageront leur temps entre l'université et l'entreprise et bénéficieront d'une gratification de 18 000 DA mensuellement. C'est le fruit d'une convention qui a été signée, le13 octobre dernier, entre les Nassera Benharrats, rectrice de l'USTO, le recteur de l'université de Béjaïa et Général Emballage. «C'est une formation professionnalisante, autrement dit une licence professionnelle de trois ans correspondant aux besoins de notre partenaire Général Emballage. Ce genre de formations permet aux entreprises de trouver les cadres dont elles ont besoin, le master n'étant pas un point de passage obligé pour décrocher un emploi», explique Amine Hamou, vice-recteur en charge des relations et de la coopération à l'USTO. «Le but n'est pas d'amener tout le monde au doctorat ou au master, mais à la professionnalisation et à la bonne insertion professionnelle que confère cette forte alliance avec l'entreprise partenaire. C'est une formation à la carte avec à la clé un emploi garanti. Nous avons mené une large campagne d'information qui a ciblé les étudiants de différents cursus, allant des sciences et technologies aux sciences de la matière, en passant par les sciences du vivant», poursuit ce responsable qui est également en charge de l'animation, de la communication et des manifestations scientifiques à l'USTO. Ce partenariat est le deuxième du genre conclu par Général Emballage avec le monde universitaire. Une démarche mutuelle similaire a été menée avec succès avec l'université de Béjaïa, avec à la clé la création d'une licence professionnelle. «Lancée en 2013 avec 30 étudiants, cette licence inédite a permis la sortie de trois promotions à Béjaïa. L'entreprise a un rôle important dans la fixation des contenus de formation. De ce système découle un encadrement très qualifié qui permet de conserver une place de premier plan dans la pratique. Cette formation répond à notre besoin en cadres supérieurs opérationnels et qualifiés. Elle permet l'amélioration de l'employabilité et de l'opérationnalité des diplômés. C'est nous qui définissons les problématiques en préparant les étudiants à leurs futurs postes par un approfondissement des aspects opérationnels», confie Kamel Berrabah, directeur en charge de la qualité et la formation à Général Emballage. C'est une co-construction des programmes par l'adoption de méthodologies adéquates, avec notamment un accueil en stage en entreprise. «Cette formation nous a surtout permis un gain financier, car auparavant l'université ne formait pas de diplômés dans la filière emballage», souligne Kamel Berrabah. «Auparavant, les diplômés recrutés devaient être formés au moins durant 12 mois, ce qui causait un manque à gagner. D'où l'idée de créer cette formation d'excellence», confesse ce cadre. A Oran, l'USTO et Général Emballage comptent initier en commun trois promotions de 20 étudiants chacune. Une première promotion est en passe d'être lancée. Les candidats subiront une double sélection: d'abord à l'université, puis au sein de l'entreprise, qui évaluera notamment leurs degrés de motivation respectifs. Cette année, les étudiants seront formés à Béjaïa, le temps que l'université d'Oran puisse se préparer à accueillir cette formation dès l'année prochaine. A l'issue de leur formation, les diplômés reviendront travailler au sein de l'unité d'Oran de Général Emballage. «Notre unité compte 89 salariés et réalise près de 30% de croissance par an. L'expansion permettra de passer de 10% de taux d'encadrement actuellement à 30 % d'ici à 3 ans», prévoit Naïma Nourddine, directrice de l'unité d'Oran de Général Emballage. Lancée en 2002, Général Emballage opère sur trois sites industriels (Akbou, Oran et Sétif, en plus d'une représentation en Tunisie). Ces recrutements à la faveur de partenariats avec la sphère universitaire interviennent dans un contexte marqué par un vaste plan d'investissement de Général Emballage. L'entreprise a tout récemment cédé 49% de son capital à de nouveaux investisseurs: Development Partners International (DPI) et l'institution financière de développement allemande, DEG, qui ont investi 55 millions de dollars. AfricInvest, le capital-investisseur panafricain, a cédé ses parts, sept ans après sa participation dans le capital de General Emballage. L'entreprise dispose de grandes opportunités de croissance en Afrique et sur le pourtour méditerranéen.