La ministre de l'Education nationale a annoncé, avant-hier, la généralisation des ateliers de «lecture plaisir», lancée il y a quelques mois dans trois wilayas, à l'ensemble des établissements du pays. Une circulaire sera adressée à tous les directeurs de l'éducation pour la réalisation de ce projet. Il s'agit, selon Nouria Benghebrit, qui s'exprimait lundi dernier à Alger à l'ouverture de la conférence sur «L'école et la littérature», d'encourager la création d'ateliers de lecture et d'écriture, de théâtre, avec la fourniture des moyens didactiques et pédagogiques afin d'initier les écoliers à la lecture, pilier de l'apprentissage. Cette étape est considérée par la ministre de l'Education comme un moyen de consolider l'approche adoptée dans le cadre de la réforme, visant à renforcer la présence des auteurs algériens dans les manuels. La ministre a rappelé dans ce sens que les cahiers des charges fixant les conditions de réalisation des manuels sont intransigeants sur la nécessité de donner toute l'importance nécessaire au contenu. Pour Mme Benghebrit, l'affluence d'enfants au Salon international du livre, qui se tient actuellement à Alger, illustre l'intérêt porté à la lecture et la littérature. 26 000 élèves venus de 29 wilayas se sont rendus, les premiers jours du SILA, dans les différents stands ; lors de l'édition 2015, ils étaient 16 000 venus de 21 wilayas. «Nous faisons en sorte que les élèves découvrent l'univers du livre, le plaisir de la lecture, le génie de l'édition et la magie du livre», a-t-elle affirmé. Le projet pilote lancé dans les wilayas de Laghouat, Tizi Ouzou et Constantine consiste en la création d'ateliers et de clubs de lecture, d'écriture et de théâtre. Souflène Amina, enseignante de langue française et animatrice d'un club de lecture à Laghouat, explique que des livres sont distribués régulièrement à des élèves, selon leur niveau scolaire et leur préférence. L'élève dispose d'un délai suffisant pour lire l'ouvrage. Chaque matin, quelques minutes sont consacrées à l'élève ayant terminé sa lecture, qui donne son résumé et s'exprime sur l'ouvrage qu'il vient de lire. Il propose une phrase ou un paragraphe l'ayant marqué et qui sera la phrase du jour dans tout l'établissement. Mme Souflène explique que l'initiative a permis à beaucoup d'élèves de se familiariser avec les livres, d'échanger les ouvrages et même de créer des bibliothèques dans les classes. La surcharge du programme, qui implique beaucoup de devoirs à la maison, entrave la bonne volonté des élèves, expliquent des enseignants encadreurs de ce projet. Aussi, l'influence des nouvelles technologies de l'information et la concurrence des supports audiovisuels nécessitent de faire appel à d'autres moyens de «séduction», comme la création de concours locaux ou encore des récompenses symboliques, insistent d'autres enseignants.