La fondation colonel Amirouche Aït Hamouda a été lancée hier à Tizi Ouzou. La cérémonie de proclamation s'est déroulée au musée du Moudjahid. Des dizaines d'anciens maquisards de la Guerre de Libération y étaient conviés, parmi eux Yacef Saâdi, Djamila Bouhired, le commandant Azzedine et Salah Goudjil. La délégation officielle était composée du ministre des Moudjahidine, Tayeb Zitouni, et d'anciennes figures du gouvernement, Cherif Abbas, Abderrahmane Meziane Cherif et Cherif Rahmani. Dans son allocution d'ouverture, Nordine Aït Hamouda a évoqué les objectifs assignés à la fondation qu'il préside. Il s'agit notamment d'aider à perpétuer la mémoire, œuvrer à la récolte et à la diffusion du patrimoine historique ancien et récent, ouvrir un espace de réflexion autour de sujets historiques qui concernent le pays. «La jeunesse algérienne est complètement exclue de l'histoire de son pays. Ni à l'école ni dans la rue on ne lui explique son passé. Nous faisons l'impasse sur des pans entiers de notre histoire. Notre travail consistera à faire le jumelage entre le passé et le présent», a-t-il déclaré. Et d'ajouter : «Une fondation du nom du colonel Amirouche n'est pas de trop. Nous travaillerons de concert dans le but de faire revivre les idéaux de la Révolution et les principes fondateurs énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 et la Plateforme de la Soummam. Nous allons innover dans ce contexte en rassemblant deux générations, jeunes et maquisards.» Pour le ministre des Moudjahidine, qui a salué cette «formidable initiative», l'histoire de l'Algérie doit être écrite sans aucun tabou ni contrainte. Si Ouali Aït Ahmed, compagnon du colonel Amirouche, a rappelé les sacrifices consentis pendant la Révolution pour le recouvrement de la souveraineté nationale. «C'était un combat de libération et non pas une guerre de religion», dit-il. L'ancien ministre des Moudjahidine, Mohamed Cherif Abbas, a plaidé, dans son intervention, pour «la création de ce type de fondation afin de contribuer à l'écriture de l'histoire». Lui succédant à la tribune, Salah Goudjil a indiqué que «l'histoire de l'Algérie est un tout du début jusqu'à la fin». Le fils du colonel Mira, Tarek, a insisté pour sa part sur le devoir de mémoire. La rencontre a été clôturée par un récital du chanteur Takfarinas qui a interprété sans accompagnement musical Tametuth boumjahed (La femme du moudjahid), une chanson dédiée aux veuves de chouhada.