Sur les dix chefs de daïra, deux seulement ont été maintenus à la tête des circonscriptions de Merahna et Taoura. Deux autres ont été admis à la retraite et les six autres appelés à occuper les mêmes fonctions dans d'autres wilayas. Ce mouvement national qui s'inscrit dans le cadre de l'alternance dans ce corps n'a fait que peu de mécontents, car hormis le départ pour des raisons de santé des chefs de daïra de Bir Bouhouch et Ouled Driss, le maintien, sinon la mutation, à des wilayas plus importantes sont déjà assumés comme des promotions. Les nouveaux venus ne sont pas encore connus et tous nos appels à ce sujet sont restés sans suite du côté de la cellule de communication de la wilaya de Souk Ahras qui n'a reçu, à son tour, aucun détail à ce sujet. Bref, bien que s'inscrivant dans une logique de stabilisation préélectorale des différentes structures administratives et d'implication maximale des sensibilités tous azimuts dans la gestion de la chose publique, ce changement à l'échelle locale est conçu comme un purgatoire pour bien des situations, où le renouveau était attendu. Bien avant la suspension de l'ex-maire de Mechroha pour «poursuites judiciaires», ce dernier dénonçait ouvertement le représentant de l'administration locale (voir archives El Watan) qu'il tenait pour responsable de la situation de blocage au sein de l'APC. Le maire désignait avant terme l'opposition de ses pairs de «prélude» à son éviction. La commune de Ouled Driss et bien d'autres vécurent des situations similaires à cause d'élus municipaux qui ont beaucoup de choses à se reprocher et qui ne gèrent les affaires de leur cité que dans la proximité des chefs de daïra. Au chef-lieu de la wilaya, à titre illustratif, le maire réussit, malgré son indigence, la pérennité de son assemblée sous le veston du représentant de l'administration. Sur un autre plan, ces mêmes gestionnaires qui auront à s'impliquer dans les rouages de la machine électorale, et ce, dans un contexte de susceptibilités et de retour aux urnes de plusieurs formations politiques jusque-là en opposition frontale, auront à jouer le rôle de supports de l'administration locale, sans erreur ni parti pris. Voici la lecture faite à ce sujet par un chef de daïra concerné par ce mouvement: «Il s'agit d'un changement attendu dans ce corps depuis des mois et je n'y vois personnellement aucune approche préélectorale ni désignation à des fins autres que celles dictées par des préalables de gestion où l'alternance et le renouveau sont recommandés.» Alternance et renouveau sont également souhaités dans des secteurs moribonds et autres secoués par des scandales financiers.