C'est ce qu'a annoncé le directeur du Centre algérien de recherche préhistorique, anthropologique et historique (CNRPAH), Slimane Hachi, lors de son passage au forum de la radio locale. «Ce plat traditionnel remonte à la période préhistorique, selon les résultats des dernières fouilles effectuées dans une grotte qui servait d'habitat dans la région d'Akbou, où des graines de blé ont été retrouvées», dira M. Hachi. Les deux autres propositions algériennes concernent le bijou en argent émaillé d'Ath Yenni et les chants villageois kabyles (Achewiq, tivougharine, les berceuses…). «Dans notre démarche de proposition au classement, nous avons opté pour les événements les plus globalisants. L'Unesco ne veut pas qu'on aille dans le particularisme exagéré de la culture», a souligné l'invité du forum, rappelant que trois autres dossiers déposés sont en instance de classement. Il s'agit du Taktar (distillation d'eau de rose et de fleur de bigaradier) de Constantine, le Rai et le métier de Kiyaline El ma (les mesureurs d'eau). «L'Unesco avait déjà classé comme patrimoine de l'humanité l'Ahellil du Gourara, le costume féminin nuptial de Tlemcen, le Rakb de Ouled Sidi cheikh (El Bayadh), la fête de Sbeiba de Djanet, les Sboû de Timimoun ainsi que la musique de l'Imzad». Répondant aux questions des journalistes, Slimane Hachi a estimé que la protection du patrimoine national passe par son appropriation et sa réappropriation par la société. «Les mesures de sauvegarde mises en place par l'Etat ne serviront à rien tant que la société ne se réapproprie pas sa culture. Les autorités locales doivent s'y impliquer, elles aussi, en prenant les dispositions et mesures de sécurité pour assurer sa préservation. Nous devons sensibiliser à l'importance du patrimoine archéologique. Réaliser un inventaire de nos sites est une action salvatrice». Le trafic des pièces archéologiques? «Une convention a été signée entre les ministères de la Culture, de l'Intérieur et la Défense nationale. Elle porte sur une formation ciblée des policiers, de gendarmes et de douaniers pour repérer les pièces volées. Ce phénomène constaté pendant la décennie noire a connu un recul». M.Hachi a annoncé par ailleurs que plusieurs fouilles archéologiques sont en cours à travers le pays (Alger, Sétif, Tighenif, El Khroub, Tébessa, dans le Sud.) «Nous sommes partout. Nous nous déployons là où il y a de grands gisements», conclut-il.