Dans leur quête de sensibilisation de l'opinion publique internationale sur la question sahraouie, les responsables de l'Eucoco ont décidé d'organiser la prochaine édition (42e conférence) à Paris. Des acquis, des recommandations et des dénonciations. Tel est le bilan de la Conférence internationale de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco) qui s'est tenue les 18 et 19 novembre à Vilanova, en Espagne. En effet, les participants à la 41e édition de ce rendez-vous annuel se sont d'abord félicités des progrès réalisés par les Sahraouis, notamment au niveau européen. «La lutte du peuple sahraoui ne cesse de progresser en Europe. L'Union européenne, premier pourvoyeur économique et financier du gouvernement marocain, doit assumer d'urgence ses responsabilités pour la décolonisation du Sahara occidental et mettre fin à plus de 40 ans de complicités», soulignent les participants à cette rencontre dans leur résolution finale. Pour eux, la sécurité et la paix dans la région ainsi que les réalisations de coopération doivent être considérées comme un enjeu majeur pour l'ensemble euro-méditerranéen. Dans ce sens, ils saluent les conclusions du Tribunal de l'Union européenne et l'avis de l'avocat général Melchoir Wathetet qui ont affirmé que «le Maroc ne dispose pas de souveraineté sur le Sahara occidental et qu'en aucune manière l'Union européenne n'est habilitée à signer avec ce pays des accords qui incluraient le Sahara occidental». Ce faisant, ils n'ont pas manqué d'interpeller les Nations unies et la communauté internationale sur les manœuvres marocaines. L'organisation du dernier Sommet sur l'environnement à Marrakech, la COP22, «fait partie de ces manœuvres». «Nous rappelons aux Nations unies, à l'occasion de la COP22 au Maroc, qu'une occupation verte reste une occupation», soulignent-ils en faisant le lien entre la prétendue «marche verte» du roi Hassan II et la COP22. Ils réitèrent également leur appel au nouveau secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, «à conduire sans délai à son terme la décolonisation du Sahara occidental, en permettant au peuple sahraoui d'exercer librement son droit à l'autodétermination et à mettre ainsi fin à l'occupation marocaine, à la répression, aux emprisonnements et au pillage des ressources naturelles». Poursuivant, l'Eucoco demande à nouveau l'élargissement, en urgence, du mandat de la Minurso à la protection des droits de l'homme sahraouis. «(…) Nous appelons en urgence l'Espagne à assumer sa responsabilité historique en procédant à la décolonisation du Sahara occidental et la France à cesser de faire obstacle à la mise en œuvre du processus d'autodétermination promis par l'ONU depuis 25 ans», lit-on dans ce document. Dans leur quête de sensibilisation de l'opinion publique internationale sur la question sahraouie, les responsables de l'Eucoco ont décidé d'organiser la prochaine édition (42e Conférence) à Paris. La décision n'est pas fortuite, car la France, soulignent à chaque fois les autorités sahraouies, est l'un des «principaux freins à l'application des résolutions onusiennes et l'organisation du référendum tant attendu». Cette réunion pourrait ainsi être une occasion de changer la donne et d'infléchir la position française sur cette question, surtout si les organisateurs arrivent à rallier la classe politique et la société civile françaises à leur combat.