Dans leur déclaration finale, les participants à la conférence de l'Eucoco ont appelé la communauté internationale à faire plus de pression sur l'occupant marocain et le gouvernement espagnol, pour mettre fin à l'occupation illégale des territoires sahraouis. La capitale espagnole a abrité, les 13 et 14 novembre derniers, la 40e édition de la Conférence européenne de soutien et de solidarité avec le peuple sahraoui (Eucoco). Placée sous le slogan "La décolonisation au Sahara occidental, garant de la paix et de la stabilité dans la région", la rencontre a accueilli quelque 400 participants, entre militants, membres du mouvement associatif et responsables politiques, issus des cinq continents. Ce rendez-vous annuel du mouvement de solidarité, rehaussé par la présence de la militante sahraouie des droits de l'Homme, Aminatou Haidar, a coïncidé, cette année, avec le 40e anniversaire des accords de Madrid, qui ont trahi les Sahraouis et permis l'invasion marocaine des territoires sahraouis, donnant ainsi un cachet d'inachevé au processus de décolonisation au Sahara occidental. D'ailleurs, le président de l'Eucoco, Pierre Galand, a saisi cette occasion pour mettre le Maroc au pied du mur et rappeler les responsabilités et les obligations "non assumées" de l'ONU. Sans réduire cependant la responsabilité historique de l'Espagne et le parti pris de la France qui a soutenu le projet marocain d'autonomie, en contradiction avec les résolutions adoptées par ce Conseil (de sécurité), qui garantissent l'exercice du droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. Le 15 novembre 1975, le gouvernement espagnol "a foulé aux pieds le droit international et le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui", dira M. Galand, en accusant plus loin l'ONU et l'UE, de "complicité" avec le Maroc, qui poursuit sa politique colonialiste dans les territoires sahraouis occupés. Les responsables sahraouis, à leur tête le président de la Rasd, Mohamed Abdelaziz, se sont également exprimés et ont appelé l'Etat espagnol à assumer ses "responsabilités historiques, morales et politiques" envers le peuple du Sahara occidental. Non sans préciser que Madrid est "responsable" de l'occupation marocaine et de ses conséquences tragiques et dangereuses sur la population sahraouie, qui vit dans des conditions très difficiles. Ils ont, en outre, réitéré leur appel à renforcer le rôle de la Minurso et à cesser le pillage des richesses du territoire "non autonome" du Sahara occidental. Ces appels ont été bien entendus et relayés par les autres pays et tous les militants présents de la cause sahraouie, particulièrement ceux de l'Afrique du Sud, de l'Espagne et de l'UE. Dans leur déclaration finale, les participants à la conférence de l'Eucoco, tout en réaffirmant "leur attachement au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination", ont appelé la communauté internationale à faire plus de pression sur l'occupant marocain et le gouvernement espagnol, pour mettre fin à l'occupation illégale des territoires sahraouis. Le moment est venu, selon eux, pour "appuyer et soutenir activement le peuple sahraoui dans sa lutte pour son indépendance" et pour dénoncer "les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité commis par le Maroc, dans les territoires sahraouis occupés". Tout en constatant la "dimension globale et mondiale" du mouvement de solidarité avec le peuple sahraoui, les participants ont, en outre, qualifié la dernière visite du roi Mohamed IV dans les territoires sahraouis occupés de "provocation irresponsable". Dernière colonie en Afrique, le Sahara occidental est à ce jour inscrit à l'ONU au chapitre des territoires à décoloniser, selon les règles du droit international. H.A.