Les Sahraouis continuent de gagner des soutiens à l'international. Des pays, des organisations et des élus font désormais le forcing pour le respect de la légalité internationale et la préservation des ressources naturelles du pays. Hier, c'est l'eurodéputé espagnol, Florent Marcellesi, qui a interpellé le gouvernement de son pays et la Commission européenne sur la nécessité de veiller au respect au Sahara occidental du principe selon lequel les ressources naturelles, conformément au droit international, doivent être exploitées au nom et dans l'intérêt de la population sahraouie. Dans une lettre adressée au commissaire européen à l'Energie et au Climat, Miguel Arias Canete, et une autre au ministre espagnol de l'Energie, Alvaro Nadal, le député européen s'est interrogé sur les mesures prises par son pays et par l'UE pour s'assurer que l'énergie qui sera importée du Maroc, conformément à un accord signé récemment entre les deux parties, ne provient pas, en réalité, du Sahara occidental, inscrit sur la liste des territoires non autonomes de l'ONU depuis 1963. Le député espagnol a rappelé que les puissances administrant d'autres territoires doivent, selon le droit international, respecter les conditions quant à l'exploitation des ressources naturelles des pays non autonomes, à savoir l'exploitation de ses ressources au profit du peuple se trouvant dans le territoire et en son nom ou en consultation avec les représentants officiels. Selon lui, l'importation en Europe de l'énergie produite au Sahara occidental constitue une «violation du droit international et des droits fondamentaux de la population sahraouie». Citant le dernier accord signé, entre le Maroc, l'Allemagne, la France, l'Espagne et le Portugal portant sur l'élaboration d'une feuille de route pour l'échange d'électricité renouvelable, l'eurodéputé Marcellesi a exigé des précisions. Dans ce sens, il exhorte la Commission européenne et l'Espagne à inclure une déclaration interprétative dans tout accord dans ce domaine afin de «limiter son application aux frontières du Maroc officiellement reconnues par la communauté internationale»