A l'occasion du 22e anniversaire de son lâche assassinat, le 3 décembre 1994 à Alger, par deux terroristes islamistes, des bougies ont été allumées et une prise de parole a été organisée à la mémoire du défunt journaliste et de tous les martyrs du combat démocratique en Algérie. Emotion et ambiance de recueillement, samedi soir sur la place de la Liberté de la presse Saïd Mekbel, au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa. Etudiants, syndicalistes, militants associatifs de divers horizons et autres ont rendu un vibrant hommage à «Mesmar Dj'ha», à l'occasion du 22e anniversaire de son lâche assassinat par deux terroristes islamistes à Alger, le 3 décembre 1994. Des bougies ont été allumées et une prise de parole a été organisée à la mémoire du défunt journaliste et de tous les martyrs du combat démocratique en Algérie. Même ambiance à Aokas où, munis de bougies allumées, quelques dizaines d'habitants ont observé un rassemblement sur la place jouxtant la poste de cette ville balnéaire, en hommage à l'ancien directeur du quotidien francophone Le Matin. Des étudiants ont organisé une marche qui s'est ébranlée vers 18h du campus Targa Ouzemmour, avant de se recueillir à leur tour sur la place Saïd Mekbel. Bougies à la main, quelque 80 étudiants ont marché silencieusement, arborant des pancartes sur lesquelles était écrit : «Ils veulent nous réduire au silence, ils n'auront eu qu'une minute», «Ne proclamons plus notre liberté, prenons-la !», «Le combat continue»... Cette marche a été initiée par l'association estudiantine Amazday Adelsan Inelmaden (AAI), qui a aussi prévu un programme de commémorations, qui s'étale sur quatre jours, à la mémoire du défunt journaliste et de toutes les victimes de la décennie noire. Est aussi prévue une exposition de portraits et biographies de journalistes, intellectuels, militants, artistes… victimes de l'intolérance lors de la décennie noire, organisée au niveau du campus Targa Ouzemmour. Une déclaration de l'AAI dénonçant les atteintes aux libertés et des dépliants retraçant le combat démocratique en Algérie ont été distribués. Deux conférences sont également au programme : celle de Nazim Mekbel, fils du défunt, intitulée «Algérie, drame d'une crise identitaire. Tout n'est pas né en janvier 1992», et celle sur «La liberté d'expression en Algérie» animée par Saïd Salhi (vice-président de la LDDH), Hocine Boumedjane (président du CDDH de Béjaïa), M. Chiter (doyen de la faculté de droit de l'université de Béjaïa) et Idir Achour (porte-parole du CLA). Se basant sur ses travaux de recherche sur la décennie noire, Nazim Mekbel est revenu, dans sa conférence, sur les massacres et les assassinats commis à l'encontre des gens de savoir et d'art durant cette sinistre période. Contacté, il s'est dit touché par l'hommage rendu par les étudiants à son père. «C'est important de voir la jeune génération faire le travail de mémoire», a-t-il déclaré. Par ailleurs, une action est entreprise auprès de l'administration de la résidence universitaire Targa Ouzemmour pour relancer les activités de la bibliothèque attenante baptisée en 2008 du nom de Saïd Mekbel. Transformée en cybercafé, les étudiants veulent désormais lui redonner ses lettres de noblesse en la redynamisant et l'enrichissant de livres. Les étudiants ont prévu également le dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe du journaliste assassiné, au cimetière Sidi Muhend Amuqran, dans la ville de Béjaïa, a indiqué à El Watan M. Boualem, membre actif de l'AAI.