La ville de Bordj Bou Arréridj, à l'image des grandes villes, est confrontée au problème de la gestion de ses eaux usées. Qu'elles soient d'origines domestique, industrielle ou même agricole, les eaux usées, quand elles ne sont pas évacuées et/ou traitées, dégradent le cadre de vie et provoquent de nombreuses maladies, comme le paludisme et la diarrhée. Une forte concentration humaine, en l'absence d'une efficacité politique d'évacuation des eaux usées, pose le problème de l'insalubrité. Cette dernière a atteint le seuil critique, entravant l'amélioration de notre cadre de vie. Encore à ce jour, dans certaines communes, la grande majorité des eaux des ménages sont déversées dans la rue ou dans les caniveaux, destinés à l'écoulement des eaux de pluie. Quant aux déchets liquides industriels ou liés à l'activité artisanale, ils se retrouvent eux aussi dans les caniveaux, d'où ils rejoignent les collecteurs puis les rivières. Farid, industriel à la ZI de Bordj Bou Arréridj, se dit contraint de déverser les eaux rejetées par son usine et l'explique : «Nous déversons nos eaux dans les caniveaux, parce que les autorités n'ont pas désigné un lieu de stockage.» En dehors de la seule station d'épuration située à la sortie sud de la ville, il n'existe en effet aucune structure de collecte ou de traitement de ces eaux souillées par les polluants persistants qui finissent par s'infiltrer dans le sol et rejoindre la nappe phréatique, quand ils ne vont pas directement sur les légumes arrosés avec les eaux des marigots et autres puits infectés. Le traitement des boues de vidange constitue en effet un grand défi : à ce jour, elles sont déversées dans les champs où elles sont censées servir de fumier, ou pire, directement dans l'oued. Le principe du «pollueur payeur», qui devrait permettre de générer des ressources, est quant à lui appliqué de façon encore trop marginale, ce qui fait que les structures en charge de ces questions n'ont guère les moyens de s'en occuper de manière efficace. «Certes, nous avons un problème au niveau de la sortie sud de la ville de Bordj Bou Arréridj. Nous avons obtenu du ministère de l'Hydraulique une enveloppe de 20 milliards de centimes pour acheminer les eaux usées jusqu'à la station d'épuration. Cette dernière a besoin aussi d'être rénovée», dira le wali de Bordj Bou Arréridj, Saïdoune Abdesamei, qui ajoute que le raccordement au réseau d'assainissement dans la wilaya a atteint les 91%. «En plus de la mise en service des stations de Ras El Oued et Aïn Taghrout, nous envisageons la construction d'autres stations d'épuration au niveau des points noirs», précise-t-il.