Rien ne va plus au FFS. Contrairement aux assurances de son premier secrétaire, Abdelmalek Bouchafa, la radiation «illégale» de Rachid Halet plonge le parti dans une crise. Une situation qui se traduit par le début d'une vague de démissions et de purges qui touchent tous les cadres qui ne soutiennent pas la démarche entreprise par le trio Baloul-Cherifi-Laskri. En effet, quelques jours seulement après la mise à l'écart du plus ancien militant encore au sein du parti, un ancien premier secrétaire claque la porte. Il s'agit du député de Bouira, Ahmed Betatache, membre du secrétariat national du parti pendant de longues années et qui a occupé également le poste de chef de groupe parlementaire FFS au début de la législature actuelle. L'information concernant sa démission nous a été confirmée par le concerné, qui toutefois ne s'est pas étalé sur les raisons l'ayant amené à quitter les rangs du parti. Ahmed Betatache, précisent des sources proches de l'ancien premier secrétaire du parti, a déposé sa lettre de démission auprès de sa section de base dans la wilaya de Bouira. Ce sont les responsables de la section qui doivent la faire acheminer à la direction actuelle, dont il conteste la gestion et la prise de décision. Selon nos sources, cette démission est en lien direct avec la mise à l'écart de Rachid Halet, ex-membre du présidium. Le député, rapportent les mêmes sources, «considère cette exclusion comme étant antistatuaire». «J'étais président de la commission nationale des statuts lors du dernier congrès du FFS. J'ai ma dignité. Je refuse à ce que les textes du parti dont j'ai la responsabilité morale et pédagogique soient violés… C'est pour cela que j'ai décidé de démissionner», a-t-il confié à ses proches. Consulté avant de prendre la décision de traduire Rachid Halet devant la commission de discipline, précisent nos sources, Ahmed Betatache aurait informé ceux qui l'ont interrogé que «la décision est illégale conformément aux statuts adoptés par le dernier congrès». Selon l'article 46 de ces statuts, rappelons-le, «l'instance présidentielle est composée de cinq membres élus par le congrès national sur une liste fermée au scrutin majoritaire à deux tours». «L'instance présidentielle exerce ses fonctions dans la collégialité. Elle incarne l'unité et veille au respect de la ligne politique du parti conformément aux résolutions du congrès national», ajoute l'article 47 du même texte, où ne figure aucune disposition sur l'exclusion d'un membre de cette instance qui ne peut être démembrée. De ce fait, la décision du trio Aziz Baloul-Ali Laskri-Mohand Amokrane Cherifi de traduire devant le conseil de discipline un des membres de la même instance que celle dans laquelle ils siègent ensemble est frappée d'illégalité. Ebullition En excluant Rachid Halet, les détenteurs des commandes au sein du FFS ont entamé une purge au sein du conseil national, où certains membres ont été empêchés d'assister à la dernière réunion. A la fin de la semaine en cours, c'est le secrétariat national qui sera concerné avec la ferme volonté de chasser «tous les proches de Rachid Halet». En tout cas, ce remue-ménage, provoqué en prévision des prochaines législatives, augure d'une crise interne encore plus grave. Des militants du parti au sein de plusieurs fédérations, notamment à Bouira, Tizi Ouzou et Boumerdès, sont en ébullition. «Ils se plaignent des agissements de la direction actuelle», affirme notre source.