L'anticipation de prix de pétrole plus élevés en 2017, dans le sillage du récent accord de réduction de production conclu par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), devrait pousser les pays non Opep, n'ayant pas paraphé l'accord en question, à augmenter leur production dans les prochains mois. La récente prévision, rendue publique hier, par l'Opep, n'a pas tardé à impacter négativement les prix, poussés à se replier sous la barre des 55 dollars, en milieu d'après-midi, après les gains importants ayant été constatés ces derniers jours. Valables pour le début de l'année 2017, les nouvelles données publiées par l'Organisation révèlent que la croissance de l'offre hors OPEP sera impactée par la hausse de la production du Brésil avec 0,25 million de barils par jour, le Kazakhstan avec 0,21 million de barils par jour, et le Canada avec 0,17 million de barils par jour. En revanche, le Mexique, les Etats-Unis, la Chine, la Colombie et l'Azerbaïdjan devraient afficher les principales baisses ainsi que d'autres pays ayant accepté la proposition de l'Opep d'agir sur le seuil de leur production tel que stipulé par l'accord signé, il y a quelques jours, portant sur le retrait de près de 600 000 barils/jour, dont 300 000 pour la Russie. La projection de l'Opep demeure cependant soumise à un certain nombre d'incertitudes, dont le rythme de la croissance économique, les nouvelles politiques potentielles des Etats et l'évolution des prix. Par ailleurs, la demande en pétrole de l'OPEP devrait se situer à 32,6 millions de barils par jour en 2017, ce qui est légèrement supérieur au niveau de 32,5 millions de barils/jour mentionné lors de la dernière conférence ministérielle de l'Opep. Ceci, combiné à la coopération conjointe avec un certain nombre de pays non OPEP, pour ajuster la production d'environ 0,6 million de barils/j, permettra d'accélérer, au second semestre 2017, la réduction des stocks mondiaux et de rééquilibrer le marché pétrolier, selon ce que conclut l'Organisation. Il est à savoir, selon le rapport mensuel de l'Opep, que le mois de novembre a été un mois volatil pour le brut, le panier de référence de l'OPEP ayant été impacté par une baisse des gains par rapport au mois précédent, plongeant de près de 10% à 43,22 dollars le baril. Les prix du pétrole ont ainsi fortement fléchi en raison de l'incertitude entourant la mise en œuvre de l'accord de l'OPEP, conclu à Alger fin de septembre. Une augmentation substantielle des approvisionnements pétroliers mondiaux dans un marché déjà inondé de brut a également contribué à la baisse des prix. Depuis le début de l'exercice, la valeur moyenne du panier de référence de l'Opep a ainsi baissé de 21,9% à 39,80 dollars le baril. Le pétrole a néanmoins réussi à atteindre plus de 10%, avec des contrats à terme pour les deux bruts de référence bien au-dessus de 50 dollars le baril, à la fin du mois de novembre 2016, suite à l'annonce par l'OPEP, le 30 novembre, d'un accord d'ajustement. L'annonce très anticipée d'un rajustement de l'offre de l'OPEP de l'ordre de 1,2 million de barils par jour, pour la première fois depuis 2008 — avec une coopération de pays non membres de l'OPEP — a entraîné une flambée de plus de 18%, ce qui porte la valeur du panier Opep à son maximum cette année. Le 2 décembre, la valeur en question a atteint près de 50 dollars le baril pour la première fois depuis octobre 2015, signale l'Opep dans son rapport.