L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime qu'il faut «laisser le temps à l'Organisation de mettre en œuvre ses engagements avant de réévaluer ses perspectives pour le marché pétrolier». L'Agence internationale de l'énergie (AIE) estime que le marché pétrolier pourrait retrouver désormais la voie du rééquilibrage dès le début 2017, si les principaux pays producteurs respectent dans le sillage des accords Opep et non-Opep leur engagement de réduction de production. Pour l'AIE, qui a rendu public hier son rapport mensuel, «les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer si les réductions de production sont mises en œuvre et si l'augmentation récente des prix du pétrole sera de nature durable». L'Agence estime qu'il faut «laisser le temps à l'Organisation de mettre en œuvre ses engagements avant de réévaluer ses perspectives pour le marché pétrolier». L'AIE signale, par ailleurs, que le succès de la démarche de l'Opep — via le respect des quotas de chaque pays — signifiera «le renforcement des prix et la stabilité des revenus pour les producteurs, après deux années difficiles». En termes de prévision à court terme, l'AIE rectifie le tir, soulignant que la production de l'ensemble des pays non OPEP, dont les Etats-Unis, devrait croître de 0,2 million de barils par jour (mbj) seulement en 2017, contre une anticipation précédente de 0,5 mbj, après une baisse qui devrait atteindre près de 0,9 mbj à 56,8 mbj cette année. L'AIE met en évidence une hypothèse basée sur les chiffres de l'accord de l'OPEP du 30 novembre, renforcé par les producteurs non OPEP, soulignant qu'avant l'accord entre les producteurs, ses chiffres d'offre et de demande «suggéraient que le marché se rééquilibrerait vers la fin de 2017, mais l'OPEP, la Russie et d'autres producteurs cherchent à accélérer le processus». Au sens de l'AIE, «si l'OPEP applique rapidement et totalement son objectif de production, évalué à 32,7 millions de barils par jour, et que les producteurs n'appartenant pas à l'OPEP effectuent les coupes de 558 000 barils par jour convenues le 10 décembre, le marché risque de connaître un déficit au premier semestre 2017 d'environ 0,6 million de barils par jour». L'Agence relève qu'en janvier 2016, elle avait mis l'accent sur un prix de pétrole à 30 dollars et l'augmentation imminente de la production pétrolière iranienne après la levée des sanctions, alors qu'aujourd'hui les données ont totalement changé dans le sillage de l'accord signé par l'Opep et l'adhésion des non-Opep à la réduction du plafond de production de pétrole pour agir sur la courbe des prix. L'AIE signale par ailleurs que «la réduction de la production brute de 1,2 million de barils par jour de l'OPEP correspond presque à sa production de 1,3 million de barils par jour au cours des 12 mois précédant octobre — mois sur lequel les réductions de l'OPEP sont basées —, tandis que le groupe non OPEP avait une production brute à la même période d'environ 0,9 million de barils par jour». Il est à savoir que le rapport de l'AIE sur le marché pétrolier (OMR) est une publication mensuelle qui donne un aperçu de l'état du marché pétrolier international et des projections concernant l'offre et la demande de pétrole sur 12 à 18 mois.