Répondant à l'appel du syndicat d'entreprise, le SETE, les travailleurs des écoles relevant de la compétence syndicale de la section territoriale de la daïra de Béjaïa ont observé un débrayage de trois heures durant la matinée du lundi. Ils ont tenu ainsi à marquer de manière manifeste leur solidarité avec leurs cinq collègues qui tombent sous l'effet exécutoire d'une décision d'expulsion des logements que ces derniers occupent depuis 1999. Le mouvement a été ponctué par un rassemblement devant le siège de la wilaya. Cette « première action » se veut un prolongement des appels du syndicat « maintes fois réitérés aux autorités pour qu'une solution définitive soit trouvée » au problème, cause de la menace d'expulsion. Mouloud Benbenaï, le secrétaire général de la section syndicale des 1er et 2e paliers, nous en explique la genèse. Les occupants desdits logements, des enseignants qui sont « en fonction, pour le dernier d'entre eux, depuis vingt-cinq ans » sont des attributaires « légitimés » par des décisions émanant de la commission des 1er et 2e paliers en 1998. Un octroi résultant de l'application d'un barème « non contesté » et entériné après « étude des recours ». Mais il s'est avéré que ces logements ont fait l'objet d'une double attribution. De son côté, le directeur de l'éducation de l'époque a selon, M. Benbenaï, « contourné la commission » et a affecté les cinq logements à des personnels de la DE. « Or que, s'insurge notre interlocuteur, normalement destinés aux seuls enseignants ». Une annulation de la deuxième décision, nous apprend-il, serait intervenue après nomination d'un autre DE suite au départ en retraite du premier. Mais c'est compter sans la détermination de la deuxième liste qui voit filer un « droit acquis ». Une action en justice est engagée. Ces plaignants, déboutés une première fois, ont eu cause gagnée après cassation et interjeté appel près la cour suprême. Les syndicalistes de Béjaïa ont, au cours du rassemblement, pris langue avec le cabinet du wali pour qu'une solution soit apportée sans qu'il soit fait recours à une expulsion des occupants actuels. D'ailleurs, faisant montre que le SETE de Béjaïa fait, « sans aucune ambiguïté », cause commune avec ces derniers, des membres de l'instance syndicale ont organisé des rassemblements de « solidarité » devant lesdits logements dimanche soir.