Le rythme d'inflation annuel a atteint 6,2% à novembre dernier, tandis que l'évolution des prix à la consommation à la même période a connu une hausse de 7,5% par rapport au même mois de 2015, indiquait hier l'Office national des statistiques (ONS), cité par l'APS. Le rythme d'inflation en glissement annuel de novembre 2016, précise la même source, représente l'évolution de l'indice des prix à la consommation sur la période allant de décembre 2015 à novembre 2016, comparativement à celle allant de décembre 2014 à novembre 2015. Rapportée au même mois de l'année écoulée, la hausse des prix en novembre, constate globalement l'ONS, est quasi généralisée, touchant notamment les œufs (+51,03%), les fruits frais (+26,15%), les poissons frais (+20%), la viande de poulet (+10,56%) et la viande et les abats de bœuf (+1,42%). En variation mensuelle par rapport à octobre dernier, l'indice brut des prix à la consommation a enregistré une croissance de 1,5% en novembre, résultant notamment d'un renchérissement des produits alimentaires, mesuré à 2,3%. Ainsi, en l'espace d'un mois, soit d'octobre à novembre écoulés, les prix des produits agricoles frais ont connu une hausse de 4,1%, touchant notamment les œufs (+20,3%) et la viande de poulet (+18,2%), mais aussi la pomme de terre, avec une augmentation de 16%. De même, les produits agroalimentaires se sont renchéris en novembre, tirés surtout par la hausse des prix du sucre et du café, avec respectivement +1,4% et +9,1%. Quant aux biens manufacturés non alimentaires, l'ONS indique que leurs prix ont affiché une hausse moins importante sur la période considérée, soit 0,8%, tout comme les prix des services qui ont observé presque la même tendance, en ayant évolué de 0,9% en novembre, comparativement au mois d'octobre. Ainsi mesurée par l'organe officiel des statistiques, la hausse des prix à la consommation observe donc une nette tendance à l'emballement, malgré l'absence de réels phénomènes d'inflation importée, les prix des produits de base sur le marché international n'ayant pas connu de renchérissement notable depuis le début de l'année. Hormis l'impact de la dépréciation sévère de la valeur du dinar, les raisons objectives de l'inflation, qui s'est particulièrement accélérée ces derniers mois, semblent surtout à chercher dans la dérégulation des marchés internes et l'absence quasi totale de mécanismes de contrôle sur la formation des prix. De fait, alors que le relèvement prévu de plusieurs taxes grevant la consommation, dont surtout la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ne devrait commencer à prendre effet qu'en janvier, bon nombre d'intervenants sur les marchés internes ont déjà anticipé l'effet de ces mesures, provoquant ainsi une hausse généralisée des prix à la consommation. Aussi, tel que l'a souvent souligné la Banque d'Algérie dans ses derniers rapports de conjoncture, les causes profondes de l'inflation résideraient surtout dans des dysfonctionnements du marché interne, une traçabilité limitée des transactions et une faible régulation de l'activité commerciale. A