Rachid Khelouiati est parti comme il a vécu. Sans bruit. Il s'est éteint hier à l'hôpital de Beni Messous à Alger à l'âge de 81 ans. Il sera inhumé aujourd'hui au cimetière de Sidi Fredj. Khelouiati a traversé la vie en s'accomplissant dans tout ce qu'il touchait. Issu d'une vieille famille de Dellys, il a vu le jour le 14 décembre 1936 dans cette ville qui a enfanté beaucoup de patriotes, d'artistes et de sportifs de renom. Après la scolarité à Dellys, il a rejoint Alger où il a été admis à l'enseignement franco-musulman en 1952. Parallèlement à ses études, il a taquiné le ballon sous les couleurs de l'USMA, dans les années 1950, grâce au regretté Abdelkader Zerrar, ex-joueur de l'équipe de l'ALN, du CR Belouizdad et du RC Kouba, comme lui originaire de Dellys. En 1956, l'armée française l'arrête après la grève du 19 mai 1956 et il est condamné à 3 mois de prison (il était insoumis). Au cours de la même année, il est transféré au régiment de l'aviation à Colmar, d'où il déserte avec Omar Boudaoud qui deviendra patron de la Fédération de France du FLN. Ils ont rejoint la frontière marocaine où lui est versé dans l'état-major chargé de l'artillerie. Au lendemain de l'indépendance, il est affecté au ministère de la défense d'où il rejoint la direction du protocole à la présidence à partir de 1965. Il y restera jusqu'à la disparition du président Houari Boumediène. Rachid Khelouiati a été dirigeant à l'USMA au cours de nombreuses années. En 1965, il a occupé les fonctions de vice-président aux côtés de Yacef Saâdi (président). Il a présidé aux destinées de l'USMA au cours de la saison 1992-1993, et c'est ensuite lui qui a négocié le désengagement partiel du club avec Sonelgaz. En 1995, il a été le premier président de la Ligue nationale de football (LNF) dont il a été l'un des fondateurs. Il a dirigé cette instance avec compétence, intégrité et un total engagement et désintéressement. Avec feu Omar Kezzal, «mon frère», disait-il, ils n'ont ménagé aucun effort pour donner à la Fédération et à la Ligue l'envergure qu'elles méritaient. Si Rachid est parti sans crier gare. Ceux qui l'ont connu, côtoyé et aimé garderont de lui l'image d'un homme droit, respectueux des autres. A ses enfants, sa famille et ses proches, la rédaction sportive d'El Watan présente ses sincères condoléances et prie Dieu Le Tout Puissant et miséricordieux de l'accueillir en son vaste Paradis. «A Dieu nous appartenons et à Lui nous retournons.»