Le théâtre National d'Alger en partenariat avec la compagnie théâtrale Ghosto, présentera, prochainement, une nouvelle production adaptée du roman «Sans voile, sans remords» de l'auteur Leila Aslaoui Hemmadi. Ainsi le dramaturge algérien Ziani Cherif Ayad s'attaque à une histoire des plus douloureuses ayant marqué une famille durant la décennie noire. Lors d'une conférence de presse, animée, conjointement, lundi, au niveau de la salle M'Hamed Benguettaf au TNA par le dramaturge Ziani Cherif Ayad , l'écrivaine Leila Aslaoui, le directeur du TNA, Mohamed Yahiaoui et le chorégraphe Elhadi Cherifa, les grandes lignes de ce projet artistiques ont été dévoilées à la presse nationale. D'emblée, l'ex magistrat Leila Aslaoui, avoue qu'elle n'aurait pas écrit son roman en 2012 « Sans voie, sans remords », si le 12 janvier 2011, elle n'avait pas retrouvé après 48 ans de séparation, une ancienne camarade de lycée. L'auteur était, ce matin là, au niveau de la rue Larbi Ben M'Hidi à Alger, pour se rendre vers la librairie du Tiers Monde. Elle entend une voix l'interpeller par son prénom. « Je ne pouvais pas, se rappelle telle, reconnaitre cette personne car elle portait le djelbab. Elle m'a donné des indices qui m'ont ramené, à celle que j'appelle Bridja dans mon œuvre. Elle avait une sœur moudjahida qui était porté disparu. Ce 12 janvier, j'ai eu l'impression qu'elle continuait son récit. On est resté ensemble très longtemps jusqu'au moment où elle m'a dis, si mon histoire te plaît, je t'en supplie écris là pour me guérir de ce poids ». Leila Aslaoui se dit, aujourd'hui, heureuse, de voir son œuvre adaptée au théâtre. Cette œuvre, est selon elle, presque une justice qui été rendue à cette femme. « J'espère qu'elle guérira un jour. Je suis, également, reconnaissante à l'égard de Ziani Cherif Ayad car je sais que cela n'a pas été facile. Je suis une femme comblée » dit-elle la gorge étranglée par l'émotion. De son côté le dramaturge Ziani Cherif Ayand est revenu sur la genèse de ce projet. Il confie qu'il a été, dés le départ, séduit par la lecture de ce roman. Il a été interpellé, par cette histoire que l'Algérie a vécue durant la décennie noire. Cherif Ziani Ayed indique que l'expérience a commencé en 2013 avec la mise sur pied de trois étapes distinctes. La première étape consistait à une adaptation destinée à une lecture publique. Au départ, le dramaturge a mis en espace le récit de Leila Aslaoui et une chronique intitulée » Ain El Khobza 1, Sidi Feltane, d'après le Mythe héritage de Mohamed Abbou. Un travail sérieux a été réalisé sur les deux œuvres. Une lecture avec des comédiens à deux voix était à l'honneur. «C'est au cours, dit-il, du débat avec le public que nous avons constaté que l'histoire prenait. Il y a fait quelque chose pour faire une pièce théâtrale. Depuis, j'ai sollicité un auteur avec qui je travaille Arezki Mellal, on est passé de l'adaptation à la dramaturgie ». Pour l'interlocuteur, cette expérience consiste à travailler sur des textes qui s'inspirent du réel, de l'actualité immédiate pour réinventer un théâtre citoyen et contemporain qui participe à la vie de la cité. Prenant la parole, le chorégraphe Elhadi Cherifa a expliqué qu'il a soumis quelques exigences à Ziani Cherif. Il estime qu'on ne transforme jamais un comédien en l'espace d'un mois en un danseur. De ce fait, il a exigé un mois de préparation, uniquement sur l'expression corporelle avant même de commencer la réalisation de la création. Il y a tout un travail qui a commencé sur l'expression corporelle, la musique, l'espace, sur la rythmique, les directions afin que le comédien se sente bien. « Cela va continuer durant les deux mois de la réalisation. Actuellement, nous avons des séances conséquentes, assez longues. Mais à partir de la réalisation de la pièce, on gardera une séance d'expression corporelle un peu plus courte et par rapport à une situation donnée par rapport aux directives du metteur en scène. Mais le travail d'expression corporel continuera jusqu'à la générale. Il y aura trois mois de travail. C'est un peu juste. On ne peut pas faire du spectacle avec les acteurs. Les acteurs doivent adhérer et êtres partie prenante. Ils doivent être convaincus de la proposition dans l'expression corporelle». La générale de cette pièce théâtrale qui sera présentée, d'ici trois mois, sera jouée par quatre comédiens avérés dont Nidhal, Nesrine Belhadj, Abbés Islem et Mourad Aouadjid. La scénographie est confiée à l'artiste peintre Arezki Larbi, la dramaturgie à Arezki Mellal, la traduction a Nourredinne Saoudi, la chorégraphie à Lhadi Cherifa et la musique à Mohséne.