Les Chélifiens, qui ont accueilli avec soulagement la mise en service de la station de dessalement de Ténès, l'année dernière, ont vite déchanté. En effet, les problèmes de coupure et de rationnement du précieux liquide demeurent. «On se demande alors à quoi sert cette unité d'une capacité journalière de 200 000 m3, si, finalement, on n'en reçoit que de petites quantités et, de surcroît, tous les deux ou trois jours ?» s'interrogent des habitants du chef-lieu de wilaya, approvisionnés à partir de cette unité. Si auparavant il était possible de justifier cette situation par la défectuosité du réseau de distribution, ce n'est plus le cas aujourd'hui avec la rénovation totale des canalisations de plusieurs agglomérations. En effet, nombre de consommateurs de ces cités ont l'impression que rien n'a changé à leur calvaire et que le problème d'AEP reste toujours d'actualité, en dépit des sommes colossales consenties par l'Etat pour améliorer l'approvisionnement des populations locales. Au départ, il était question d'alimenter 32 des 35 communes de la wilaya en eau dessalée, d'une manière suffisante et régulière, avec l'objectif, à court terme, de garantir une disponibilité H24 pour les quartiers n'ayant pas de problèmes de réseau. Il y a eu, certes, le raccordement des foyers au réseau en aval de la station de dessalement, mais l'eau n'est malheureusement, servie qu'au compte-gouttes. Pire encore, lorsqu'il y a de fortes intempéries, comme c'était le cas récemment, l'approvisionnement est carrément coupé à partir de la SDEM de Ténès à cause, semble-t-il, d'une turbidité élevée. Ce qui est valable aussi pour le barrage de Sidi Yacoub utilisé pour l'AEP en cas d'urgence.