Les élections sénatoriales, c'est pour bientôt. Elles se tiendront 45 jours après la convocation du corps électoral. Selon des sources proches de la chambre haute du Parlement, le président de la République devrait signer le décret présidentiel inhérent à ces élections durant la semaine en cours. Ces élections devraient permettre le renouvellement de la moitié des membres du Conseil de la nation. La dernière opération de renouvellement a concerné ceux qui avaient un mandat de trois ans. Cette fois-ci, par contre, elle concernera ceux dont le mandat de six ans est en phase d'expiration. Il faut savoir que le mandat des élus au Conseil de la nation est de six ans. Mais en vertu de la loi électorale, le conseil procède au renouvellement de la moitié de ses membres élus tous les trois ans. Les élections se font aux niveaux régional et local et ce sont les élus des APC et des APW qui procèdent à l'élection de l'un parmi eux sous, bien sûr, la supervision et le contrôle de la commission électorale de wilaya composée de trois juges désignés par le ministère de la Justice. Chaque wilaya est représentée par deux membres au sein du Sénat. Le conseil compte en tout et pour tout 144 membres. Un tiers des membres, soit 48, est nommé par le président de la République d'où l'appellation du « tiers présidentiel ». Le chef de l'Etat a le droit de reconduire tous les membres du tiers présidentiel ou une partie. A sa guise. Les deux autres tiers sont issus des wilayas. Le tiers présidentiel suffit à lui seul pour bloquer tout projet de loi qui ne sied pas avec la politique du président de la République, car pour qu'une loi soit votée, il faut l'aval des deux tiers et une voix. Actuellement, le Rassemblement national démocratique (RND) a presque la majorité des deux tiers élus, avec plus de 60 sièges sur 96. Il est suivi par le Front de libération nationale (FLN) qui dispose de moins de 30 sièges. Le Mouvement de la société pour la paix est présent, lui aussi, avec une dizaine de sièges. Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) occupe la même position que le FFS et El Islah, avec un siège chacun. L'opération de renouvellement concernera, en effet, 48 sièges pour lesquels la course est déjà lancée. C'est ainsi que les tractations ont bel et bien déjà commencé. Le FLN, qui a raflé lors des élections locales d'octobre 2002 la majorité des sièges, compte rééditer l'exploit afin d'investir en force la chambre haute du Parlement, lui qui dispose de la majorité au sein de la chambre basse. Le RND œuvre de son côté pour préserver sa suprématie. Mais tout porte à croire que la conjoncture est plutôt favorable pour l'ex-parti unique, lui qui porte l'étiquette du parti fort du régime en place. L'heure est ainsi aux alliances tacites et au travail de coulisses.