En prenant cette décision, le président de la République met ainsi fin à une vive polémique suscitée autour de la revendication du Front de libération nationale de jumeler les élections législatives et locales, et rejetée par les autres formations politiques. Les élections législatives destinées à renouveler la composante de l'Assemblée nationale (389 sièges) auront lieu le 17 mai prochain. Le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a signé un décret présidentiel portant convocation du corps électoral pour ce scrutin. Ce décret, paru dans le Journal officiel n°11, daté du 15 février en cours, annonce également une révision “exceptionnelle” des listes électorales prévue du 19 au 28 février. C'est dire que le calendrier électoral demeure respecté puisque le mandat quinquennal des membres de l'APN prend fin en mai prochain. La course est donc ouverte pour les formations politiques et les candidats indépendants intéressés par la députation et qui ont quelques semaines pour être au rendez-vous. Il est vrai que certains partis politiques n'avaient pas attendu cette annonce officielle pour entamer le travail de préparation pour ce scrutin. Pour d'autres, la campagne avait déjà commencé, il y a plusieurs semaines, avec l'organisation de visites et des déplacements à l'intérieur du pays aux fins de s'enquérir de l'état de mobilisation de leurs bases respectives. Il faut, cependant, noter qu'en décidant de convoquer le corps électoral pour les législatives, le président de la République met fin à une vive polémique suscitée autour de la revendication du Front de libération nationale de jumeler les élections législatives et locales. Cette revendication, initiée par le parti de Belkhadem, a été, cependant, violemment rejetée par les autres formations politiques qui ont argué que cette option favoriserait la corruption autour de la confection des listes électorales. Le chef de l'Etat déboute ainsi le parti de la majorité pour accéder aux vœux exprimés par les autres formations politiques, mais aussi par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Yazid Zerhouni, qui rétorquait, récemment, que “le jumelage des élections locales avec les législatives exige plus de préparatifs de la part de l'administration, une décision politique et une prédisposition des électeurs”. “Si l'on intègre des élections législatives le même jour que les locales, et ce, après une décision politique, il faut des préparatifs et des moyens humains et matériels supplémentaires”, avait-il précisé. Et de se demander “si tous les électeurs sont en mesure de choisir entre tous les candidats en lice”. Suite à la décision du président de la République, le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales a annoncé une révision des listes électorales et demandé aux candidats éventuels de retirer les dossiers de candidature. À cet effet, les citoyens et citoyennes non inscrits sur les listes électorales, âgés de 18 ans au 17 mai prochain, sont invités à solliciter leur inscription auprès de leur commune de résidence. Pour les formations politiques et les candidats indépendants, le retrait des documents nécessaires à la constitution des dossiers de candidature aux élections législatives peut s'effectuer auprès des services compétents des wilayas ou des représentations diplomatiques et consulaires accréditées à l'étranger, indique le communiqué du ministère de l'Intérieur. Le dépôt s'achève 45 jours francs avant la date du scrutin, soit au plus tard le dimanche 1er avril 2007, souligne le communiqué. Ces élections législatives devraient être suivies d'élections locales en automne prochain, période qui coïncide avec l'expiration du mandat découlant du scrutin de 2002. H. SaIdani