Des habitants de deux lotissements, les 344 et 89 Logements, à Sidi Maârouf, dans la commune de Sidi Chami, tirent la sonnette d'alarme sur l'atteinte à l'environnement et les risques sanitaires qu'ils encourent, surtout pour les 600 élèves de deux établissements scolaires de cette localité. Dans un rapport de situation établi par la coordination de la commune relevant de l'Union des associations de la wilaya d'Oran, ces habitants qui expriment leur «ras-le- bol», craignent des risques sanitaires au quotidien, en raison du déversement des eaux usées sur leur cité. Selon eux, c'est l'entreprise SEOR qui est responsable de cet état de fait. En effet, ces habitants accusent cette entreprise en charge de la distribution de l'eau et de l'assainissement d'avoir rejeté, ces derniers temps, des eaux usées sur le site de Dayat, qui est, rappelons-le, une zone humide. Les services d'épidémiologie et de la médecine préventive de l'EPSP d'Es Sénia, à la suite d'une requête pour des analyses qui leur a été adressée en octobre denier, ont constaté, dans leur rapport, une stagnation des eaux usées et leur rejet à ciel ouvert, de surcroît, à proximité des habitations, de l'école primaire et du CEM. Ce qui a entraîné, avec le temps, la présence d'espèces d'insectes. Sur ce site, une zone humide par excellence au sud d'Oran, les habitants sont exposés à toutes sortes de contaminations, prévient-on. Les habitants craignent les maladies transmissibles, qui peuvent être générées par un cross-connexion avec le réseau de canalisation de l'eau et la contamination de la nappe phréatique par des germes et des produits chimiques et toxiques (détergents issus des eaux usées). Ils entraînent une pollution à grande échelle et la présence d'insectes et de moustiques qui, selon le service de la prévention, sont susceptibles de transmettre des maladies tels que le paludisme dû au virus de Zika ou l'infection virale appelée la Dengue ou le Chinkungounya, sans oublier le risque pour les enfants en bas âge qui jouent à proximité de ces sites. Les résultats des analyses effectuées sur place ont confirmé la présence de matières fécales dans l'eau. Dans leurs recommandations, les praticiens de la santé publique de l'EPSP préconisent en urgence l'arrêt du déversement des eaux usées et une intervention sur le réseau d'assainissement qui est défectueux, la démoustication et le lancement, par les services techniques de l'APC, d'une opération d'expertise des fondations des habitations en raison de la stagnation des eaux usées. Pour sa part, le directeur de la SEOR a dégagé son entreprise de toute responsabilité dans cette situation et rejette les accusations dirigées contre son entreprise qui «n'a pas deversé des eaux usées sur ce site». Pour lui, ce problème relève de l'APC de Sidi Chami. «Ce problème se pose surtout durant l'hiver, dans ces zones humides, avec les fortes chutes de pluie. De plus, vu la topographie du terrain, l'eau déborde», explique-t-il, précisant que «la localité de Sidi Maârouf dispose de trois stations de relevage des eaux usées opérationnelles». De son côté, le secrétaire général de la commune de Sidi Chami, dont relève territorialement la localité de Sidi Maârouf a déclaré que «ce problème doit être pris en charge par un programme sectoriel relevant de la direction de wilaya de l'hydraulique». «Ce problème de déversement des eaux usées dans cette zone humide ne date pas d'aujourd'hui. Il a pris de l'ampleur, ces dernières années, avec l'implantation d'habitations et la création de lotissements. Une commission technique qui a travaillé sur ce site a recommandé de procéder à une opération de nettoyage et de clôturer cette zone pour sa protection et surtout interdire l'implantation de décharges illicites, qui sont la source des produits toxiques qui ont été relevés», a affirmé le secrétaire général de la commune que nous avons joint, hier, par téléphone.