A quelques encablures des élections législatives du 4 mai prochain, les 31 partis et les 10 listes indépendantes ayant retiré les formulaires de candidature à Sétif, où l'on dénombre 959 281 électeurs, mettent les bouchées doubles pour finaliser les listes des 19 candidats titulaires et des 3 suppléants. Ainsi, le RND qui n'a pas voulu attendre la bousculade du dernier moment, a ficelé sa liste. Proposée par le conseil de wilaya, celle-ci sera conduite une nouvelle fois par le tandem Boulifen-Dekhili (députés sortants). Le dossier du rassemblement n'englobant aucun «parachuté» d'en haut a été déposé ce samedi au niveau de la direction de la règlementation et des affaires générales (DRAG) de la wilaya. Au niveau de l'ex-parti unique, le flou persiste, alors qu'on parle de l'ex-maire de Sétif, Mohamed Dib comme tête de liste. L'actuel président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW), Hacen Ghoul, serait second. Selon certaines indiscrétions, aucun élu des huit sortants ne sera reconduit pour un deuxième mandat. La situation au sein de l'ANR (alliance nationale républicaine) ayant siégé à l'APN avec trois élus n'est pas claire. D'autant plus que Aïssa Aouabed, (vice-président de l'APW) qui devait conduire la liste vient, nous dit-on, de retirer sa candidature. A cause de problèmes internes, se trouvant actuellement entre les mains de justice, le parti islamiste d'El Islah n'a pas tranché lui aussi. Certains militants ainsi que les deux députés sortants pensent se présenter sur des listes indépendantes. HMS, qui a décidé de ne pas reconduire Laouar Naâmane, aurait, quant à lui, opté pour Bouharoud, le P/APC de Djemila. on apprend par ailleurs que le MPA de Amara Benyounes a choisi Belayat et Sihamdi, un transfuge du RND. Taj, le parti de Amar Ghoul, s'est rapproché, quant à lui, de Omar Ahmine, ex-sénateur et transfuge du RND. L'avocat Saâd Arous devrait, quant à lui, conduire la liste de Fedjr El Djadid. L'ex-président de l'ES Sétif, Abdelhakim Serrar, qui n'a pu obtenir une place au RND, est annoncé sous les couleurs d'un autre parti. N'ayant pas admis ni accepté le marchandage, pour ne pas dire le chantage de certains chefs de parti qui auraient exigé un bon pactole pour une pole position au classement, certains élus de partis ont carrément claqué la porte. «Dans un premier temps, les premiers de liste devaient mettre la main à la poche pour financer la campagne. Cette décision est par la suite remise en cause par le chef du parti qui m'a demandé, par l'intermédiaire d'une tierce personne, plus de 15 millions de dinars rien que pour occuper la tête de liste. Pour des strapontins, des personnes n'ayant ni loi ni foi ont par contre casqué des centaines de millions. Pour ne pas laisser de traces, la transaction s'est faite en espèces.» Ce sont les déclarations faites sous le sceau de l'anonymat par un élu de l'APW qui a décidé de faire une croix sur la politique. Tête de liste islamiste pour le FLN à Souk Ahras Les sièges de la députation font languir un grand nombre de militants du FLN à Souk Ahras et l'on est déjà loin de cette cohésion de façade, des alliances tactiques et des arrangements conjoncturels d'il y a quelques mois. Le clash a eu lieu entre groupes rivaux. Et c'est au grand jour que le linge est déballé devant le public. Une guerre des communiqués, des doléances collectives adressées à l'état-major du parti d'Ould Abbès, des diatribes et joutes oratoires en passant par des rencontres propagandistes ou au contraire des campagnes de dénigrement par organes de presse écrite ou audiovisuelle interposés. Le FLN avec sa composante actuelle est loin du consensus et ce sont ses têtes de groupes rivaux, parrainés dans leur majorité par des alliés influents, qui le disent sans ambages. Le dernier événement à avoir suscité de vives réactions au sein du plus vieux parti est, sans conteste, l'entrée fracassante d'un député de l'Alliance de Algérie verte, pressenti comme tête de liste, selon une missive adressée au premier responsable du FLN. Nous y lisons notamment : «Nous avons affaire à un candidat dont les options idéologiques sont diamétralement opposées aux orientations historiques de notre formation et que nous savons opulent et bien introduit dans les milieux financiers(…)». Un cadre de ce même parti a déclaré à ce sujet que cette alliance hybride entre le FLN et une formation islamiste est l'expression d'une volonté délibérée à vider le parti de sa substance. Les partisans de ce choix, estiment, quant à eux, que les textes relatifs au renforcement des assises du parti par des personnes jouissant d'ancrage populaire sont clairs à ce sujet. Entre celui qui s'y oppose et celui qui persiste, le parti est déjà mis à mal et les pôles influents affûtent leurs armes.