Les membres du Conseil national des droits de l'homme (CNDH) ont élu leur premier président. Installé officiellement jeudi dernier, cet organisme, qui remplacera la Commission nationale consultative pour la promotion et la protection des droits de l'homme (CNCPPDH), sera présidé par Benzerrouki Fafa Sid Lakhdar. La présidente du tribunal administratif d'Alger a été élue à l'unanimité à l'issue de la cérémonie d'installation de cette institution, présidée par Slimane Boudi, président de la Cour suprême. Aussitôt après son intronisation, la présidente du CNDH a affirmé la disposition de cette institution et son engagement à contribuer à la promotion des droits de l'homme, et ce, précise-t-elle, «à travers la formation permanente des acteurs dans ce domaine, l'organisation d'activités multiples et la diffusion de la culture des droits de l'homme dans toutes les sphères de la société». L'élection de Mme Benzerrouki, présidente du tribunal administratif d'Alger, intervient «en soutien aux femmes pour accéder aux postes de responsabilité et également pour ses compétences et sa longue expérience dans le domaine du droit, de la justice et des droits de l'homme», ont estimé les membres du Conseil cité par l'APS. Dans une allocution à l'issue de la cérémonie d'élection, la présidente du Conseil a remercié le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour sa confiance, indiquant que le fait d'être membre de cette institution est «une mission noble au service du pays et du citoyen». Elle a affirmé que ce Conseil qui est venu «consacrer les réformes initiées par le président de la République œuvrera à la promotion des droits de l'homme» à travers des actions sur le terrain, la formation continue des acteurs dans ce domaine et la proposition de promouvoir l'enseignement des droits de l'homme dans le milieu éducatif, universitaire et social. «La prochaine réunion du Conseil sera consacrée à l'élection des présidents des six commissions permanentes de cette institution», annonce-t-elle. Mme Benzerrouki a débuté sa carrière dans le secteur de la justice en octobre 1975 en qualité de juge près le tribunal de Aïn Témouchent. En juin 1976, elle a été désignée présidente du tribunal d'Alger (première femme à occuper ce poste), en 1996, elle a été désignée au sein de la chambre administrative de la Cour suprême, puis présidente de section au Conseil d'Etat en juin 1998, le 25 mars 2010, elle a été désignée présidente du premier tribunal administratif en Algérie, pour être élue, en 2014, membre du tribunal administratif de la Ligue des Etats arabes. Le CNDH est composé de 38 membres désignés comme suit : 4 choisis par le président de la République, 2 par le président du Conseil de la nation et 2 par le président de l'APN. Les autres membres ont été choisis pour «leur compétence avérée, leur probité, leur expertise et l'intérêt qu'ils portent aux droits de l'homme, parmi les représentants de la société civile, du mouvement associatif, des organisations professionnelles et syndicales». La publication du décret présidentiel portant nomination des membres du CNDH avait, rappelons-le, suscité de vives critiques en raison, notamment de l'exclusion de tous les défenseurs des droits de l'homme les plus actifs sur ce terrain en Algérie.