Sport et santé sont désormais une relation incontournable, vu les bienfaits dont on peut bénéficier. Cela peut conduire à contribuer au bien-être et à la santé du pratiquant. L'activité physique présente des avantages importants pour la santé et contribue à prévenir les maladies non transmissibles, signale l'Organisation mondiale de la santé. C'est justement dans cette perspective que l'Association des médecins du Grand Alger (ASMGA) a organisé, vendredi dernier, son 4e congrès du groupement latin et méditerranéen de médecine du sport (GLMMS), en collaboration avec le Comité olympique et sportif algérien et l'Association française de la médecine manuelle orthopédique et ostéopathique(Sofmmoo), avec des thèmes d'actualité portant principalement la prescription de l'activité physique et sportive, la médecine manuelle et l'ostéopathie avec l'organisation d'ateliers sur différents examens médicaux. Le Pr Bendib Nourredine, président de l'Association ASMGA et chef de service d'imagerie médicale à l'hôpital de Ben Aknoun, a insisté sur les avantages du sport dans les maladies non transmissibles, et «cette journée s'inscrit justement dans la stratégie nationale de lutte contre les facteurs de risque des maladies non transmissibles où nous sommes partie prenante dans la commission sport et santé . Nous faisons la promotion du sport au travail et à l'école», a-t-il indiqué, avant de préciser que cette journée est également organisée dans le cadre de la formation continue, notamment en matière d'initiation à l'ostéopathie, une spécialité inexistante en Algérie, à l'exception d'un ou deux médecins. La prescription de l'activité physique et sportive doit être aujourd'hui instituée, estime le Pr Bendib vu les bénéfices qu'elle procure chez des patients atteints de maladies de longue durée. «Une consultation sport-santé est actuellement ouverte à tous les patients dans notre service à l'hôpital Dr Maouche, ex-CNMS, où l'on fait une évaluation physique et sanitaire», annonce le Pr Mourad Belhoucine, chef de service médecine du sport à l'ex-CNMS. Il estime qu'un patient souffrant d'une maladie chronique a besoin d'une prescription pour l'activité sportive. «Cette prescription doit être personnalisée et l'activité doit être progressive pour qu'elle ne soit pas contraignante pour le patient. Cela peut être aussi valable pour les personnes saines», a-t-il souligné. Il appelle à généraliser la prescription qui peut aussi se faire par des médecins généralistes. En quoi consiste donc cette prescription ? Le Pr Belhocine explique que la première des choses recommandées est la marche, qui est physiologique. «Cela ne nécessite pas beaucoup d'efforts, la personne sait le faire et ne demande pas d'équipements», a-t-il expliqué. Et de préciser que l'objectif visé est de casser la sédentarité, pour permettre aux patients souffrant de maladies chroniques de bouger afin de permettre à leur corps de bien supporter la maladie. Le Pr Belhocine compte sur l'aide des associations sportives, des coachs indépendants et les salles de sport pour prendre en charge ces patients pour une meilleure qualité de vie. D'autant que l'expérience menée en Europe ou ailleurs a donné de bons résultats. D'ailleurs, la France a institué depuis le 1er mars le sport sur ordonnance. «Une demande des médecins du sport français, qui espéraient à travers l'activité physique réhabiliter les malades et les aider par le sport à réduire la prise de médicaments», a précisé Jean-Louis Garcia, président de la Sofmmooa. Il a indiqué que plusieurs études ont été réalisées et c'est «avec ces preuves scientifiques que nous avons pu sensibiliser des députés issus de la médecine du sport pour introduire cette demande au niveau du Parlement. La loi a été donc adoptée par les deux ministères, ceux de la Santé et du Sport, avec le décret d'application», a-t-il expliqué. Et de signaler qu'une liste de maladies chroniques de longue durée, dont les maladies cardiaques, les cancers, le diabète, l'obésité, a été élaborée. Depuis le 1er mars, les patients ont le droit d'avoir une ordonnance prescrite par un médecin du sport, ou un médecin généraliste, pour pratiquer une activité physique et ils sont orientés vers des centres de rééducation, des salles de sport ou chez des kinésithérapeutes, où ils sont encadrés par des équipes spécialisées. Une prise en charge est prévue par les caisses de sécurité sociale.